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Un petit mot pour dire que toutes les histoires écrites ici sont des histoires vraies, rien n'est inventé.

dimanche 19 octobre 2014

Quand le chef dit une connerie

Je suis globalement du matin, au boulot j’arrive relativement tôt. Mon chef de l’époque aussi. Il avait l’habitude le matin d’aller dans le bureau voisin discuter avec des collègues, matinaux eux aussi. Ce matin là ils étaient absents tous les deux, il poussa donc jusqu’à mon bureau. Il avait une question d’ordre commercial, il voulait répondre avec le logiciel qu’on utilisait habituellement pour faire un truc qui n’a rien à voir. C’était comme vouloir faire une pizza avec une cocotte minute….
Il avait été l’un des premier à utiliser ce logiciel, il était donc sensé bien le connaitre, du coup j’étais gênée, je ne savais pas comment lui dire que c’était n’importe quoi comme idée. Je réfléchissais à une formulation : « Je crois bien que…. Il me semble que… le logiciel ne permet pas du tout de faire ça… est-ce bien à notre service de répondre…». Alors que je cherchais encore une formulation correcte, il prend la parole et dit « non mais je dis peut-être une connerie là ». Yes ! Sauvée… sauf que je n’osais pas lui dire « Oui c’était une connerie ». Mais je ne pouvais pas non plus dire « non » car ça en était une de connerie. Du coup me revoilà entrain de chercher la formulation idéale : « Une connerie peut être pas, mais disons que c’est totalement impossible…  Non les chefs ça ne dit jamais de conneries, juste des propositions audacieuses… non, non, mais c’est juste, ben, voilà quoi…». Bref je ne m’en sortais pas.
Au bout de quelques longs instants de silence je me suis dis, bon ben là il a compris, je ne lui ai pas dit « non ce n’est pas une connerie » donc il a forcément compris que je n’osais pas dire « oui c’est une connerie ». Du coup au lieu de rajouter quelque chose qui pourrait m’enfoncer j’attends en silence. Il regarde ses pieds, je regarde le mur et j’attends, tout en me disant que s’il allait réfléchir dans son bureau je pourrai reprendre mon travail. J’imagine qu’il cherche comment répondre à la demande du client avec un autre outil, j’attends…
Enfin il prend la parole et dit « bon ben d’accord, on va répondre avec notre logiciel, ça sera bien »….