Présentation du blog

Un petit mot pour dire que toutes les histoires écrites ici sont des histoires vraies, rien n'est inventé.

lundi 22 décembre 2014

La peur des pitbulls

J’ai un pitbull. Il est adorable avec les gens et avec les chiens. Il ne vit que pour jouer et dans le jeu il ne voit pas du tout d’occasion d’user de sa force pour grimper dans la hiérarchie. Quand l’autre en face se démotive il fait même semblant de perde ou il lâche le jouet pour redonner de la motivation à son adversaire.
En cours d’éducation, au début de l’heure on fait souvent une détente où les chiens jouent entre eux (je précise au cas où, nous ne sommes pas hors la loi, mon chien n’est pas catégorisé car trop grand pour entrer dans la catégorie des « type staff » et trop petit pour entrer dans celle des « type rottweiler »). En cours l’éducateur jette un œil sur tout ce qui se passe et les propriétaires de chiens aussi : aucun chien ne doit en profiter pour régler ses comptes et essayer de prendre un ascendant hiérarchique, ils ne doivent pas se montrer agressifs, par contre si un adulte remet à sa place un jeune mal élevé c’est très bien.
Nous n’avons jamais eu de problème, tout c’est toujours bien passé. Ce jour-là il y a un nouveau petit chien qui vient d’habitude à un autre horaire. Il s’agit d’une femelle Lhassa Apso, un petit chien de compagnie qui pèse 5 à 7 kg. Le mien en pèse 25kg, il est presque aussi musclé d’un bulldog et bien deux fois plus grand, disons que l’autre peut lui passer sous le ventre sans soucis. Dès qu’on met les chiens en jeu la petite chienne se planque sous les pieds de sa maitresse. A chaque fois que des chiens passent en courant elle se tapit. L’éducateur incite la maitresse à s’écarter, ma chienne se retrouve à découvert et part vite dans les pieds d’un autre humain. L’éducateur nous explique que cette petite chienne est adulte mais qu’elle a peur des autres chiens et qu’elle doit apprendre. Les gens sous qui elle s’était réfugiée s’écartent eux-aussi, elle part se planquer sous une chaise et regarde les autres chiens.
Mon chien pendant cette phase de jeux c’est comme un enfant qui entre dans une confiserie, il a les yeux qui brillent et ne sait pas quel bonbon choisir, il les veut tous. Lui c’est pareil il a les yeux qui brillent et ne sait pas avec quel chien jouer, il les veut tous ! Du coup il joue un peu avec un groupe, puis s’arrête, regarde les autres, en choisit un va jouer avec, puis il en essaie un autre… Du coup il remarque la petite chienne tapie sous la chaise, il s’approche tout content. Il ne fonce pas, du coup elle ne s’enfuit pas comme avec les autres. Il arrive joyeux mais sans courir, il avance le bout du nez en remuant la queue, on croit tous qu’elle va s’enfuir, mais non, elle lui met un grand coup de patte sur le bout du nez. Autant vous dire qu’en langage chien c’est très mal poli, ce n’est pas du jeu, c’est de l’agression. Mon chien fait un petit saut en arrière, mais comme elle est restée à sa place, il se dit qu’elle n’est pas agressive, juste très mal polie. Il regarde cette petite boule de boule et y retourne : pif, paf, deux autres coups de pattes. Il recommence deux ou trois fois, puis se dit qu’elle n’est pas drôle et part à la recherche d’un autre pote. Tout le monde rigole de l’audace de la chienne.
Mon chien va donc jouer avec d’autres chiens, mais il change régulièrement d’adversaire, et en repassant devant la petite chienne va revenir une ou deux fois essayer de jouer avec elle et se ramasser des baffes. L’éducateur dit «  C’est marrant que le petite boule de poil ait choisit un pitbull pour son tout premier jeu », la propriétaire tout sourire lui répond « Mais c’est pas un pitbull ». « Ha si, si c’en est un » lui confirme l’éducateur, elle le fixe dans les yeux car elle ne sait pas si c’est du lard ou du cochon, puis elle commence à blanchir et répète d’une voix mal assuré et tremblante « C’est pas un pitbull !? ». L’éducateur ne répond pas, il sourit et va voir ce que font d’autres chiens. Et la mini boule de poil qui continue à fuir les autres et à flanquer des baffes au mien…
Quelques semaines plus tard cette dame et sa chienne sont de nouveau venues sur le même créneau horaire que nous. La chienne avait apparemment un peu moins peur des autres et fait des progrès. Mais pendant toute cette séance-là elle s’est tapie en attendant le passage du pitbull pour lui mettre des baffes. Clairement elle a trouvé que celui-là c’était une bonne pâte, malgré sa taille, son poids et sa sale tête de pitbull ! Les animaux, eux, n’ont pas de préjugés.

mercredi 17 décembre 2014

La SNCF vous renseigne

J’habite dans le sud pas trop, trop loin de la gare TGV de Aix en Provence. Ce jour-là j’ai un déplacement pour le travail en Isère-Savoie je dois faire l’aller-retour dans la journée. L’aller se passe bien.
Au retour je descends à Valence pour faire le changement, je dois prendre un train qui arrive de Lyon/Paris. Arrivés à la gare nous entendons un message qui nous dit qu’à cause de perturbations notre train aura énormément de retard et que nous sommes invités à prendre celui d’avant. Ils nous disent qu’il va directement à Marseille sans s’arrêter à  Aix en Provence. Sur le quai des chefs de gare nous renseignent, et même pour ceux qui vont à Aix en Provence ils conseillent de prendre le premier train, ils nous disent qu’une fois à Marseille on trouvera des trains dans la soirée pour aller à Aix en Provence, alors que si on attend là on risque d’être coincé à Valence.
Je prends donc ce train qui va à Marseille. Comme on n’était pas sensé le prendre il est plus que plein et on doit faire le voyage debout ou pliés mal assis sur le compartiment bagages, c’est horrible et très, très long ! Puis on arrive enfin à Marseille !
J’essaie de voir quel train peut me ramener à la gare d’Aix TGV, il y a peu d’affichages c’est le bazar, je finis donc par aller demander au point de renseignement :
« Bonjour je devais prendre le train numéro 1234 qui s’arrête à Aix TGV, mais sur les conseils de vos collègues à Valence j’ai pris le numéro 5678. Vous pouvez me dire s’il y a un train aujourd'hui qui pourrait me ramener à Aix TGV ? ».  On me répond que oui à 23h10. Purée c’est long j’ai bien deux grosses heures à attendre. Comme je suis fatiguée de ma journée (je me suis levée très tôt et j’ai beaucoup couru) je reste à la gare. Je la vois progressivement se vider. Les gens qui devaient descendre à Aix TGV comme moi on soit réussi à prendre un bus quelconque soit demander à un ami devenir les chercher. Comme je viens d’emménager dans la région je ne connais personne à qui demander. J’attends… j’attends encore…
Finalement l’heure arrive je me dirige vers le quai qu’on m’a indiqué au poste de renseignement. Et là au lieu de voir un TGV je vois un vieux train corail. Je panique un peu, puis je me dis « non calme toi », je vais demander à un chef de gare :
« Bonsoir, excusez-moi ce train-là il va bien à Aix TGV ?
- Ce train ? il va à Aix en Provence.
- Oui mais à la gare TGV ?
- ha non il va à la gare du centre-ville. »
Là c’est la panique, je suis dégoutée d’avoir attendu pour rien et je ne sais pas comment je vais aller récupérer ma voiture, je dis :
« Mais c’est pas possible j’ai demandé ce que je devais faire pour aller à Aix TGV et on m’a dit d’attendre ce train, je fais quoi moi maintenant ?
- Mais madame je ne comprends pas, pourquoi voudriez-vous aller à Aix TGV il n’y a rien là-bas, celui-ci vous emmène à Aix en Provence.
- Parce que là-bas il y a ma voiture (gros malin) et que je n’habite pas du tout Aix en Provence (espèce de …). Donc je me suis emmerd… euh enquiquinée à attendre pour rien, et je vais devoir me payer un taxi ?
- Non allez à Aix en Provence, là-bas vous serez près de la gare routière vous trouverez une navette pour aller à la gare TGV.
- Mouaipf, elle est où la gare routière ?
- Alors c’est simple, vous sortez de la gare, vous prenez à droite, au deuxième croisement vous prenez à gauche, vous longez le parc, à un moment sur votre droite il y a des escaliers, vous les montez, en haut vous tournez à gauche. Ensuite vous allez jusqu’au feu, vous tournez à droite vous continuez vous allez tomber dessus ! »
Quoi c’est simple ça ???? Je lui fais répéter et je monte dans ce fichu train. Il part avec 5min de retard, fichue journée ! Arrivée à Aix en Provence je cherche quelqu’un dans la gare pour me faire expliquer à nouveau où est la gare routière, mais à cette heure-là il n’y a pas un chat. Je pars donc à l’aventure dans les rue de Aix en Provence.
Et bien finalement j’ai trouvé cette maudite gare routière du premier coup quel soulagement !! Je m’approche du panneau et déchiffre les horaires dans le noir. Car en fait de gare routière c’est juste un arrêt de bus géant même pas éclairé. Je trouve enfin les navettes vers la gare de Aix TGV et je vois que le dernière passe à 23h30 et il est 23h37…. J’attends deux ou trois minutes au cas où la navette serait en retard, mais non aucune ne passe.
Je suis crevée et très énervée, il ne me reste plus qu’à prendre un taxi, oui mais voilà où trouver leur numéro ? Déjà j’ai un téléphone portable sur moi, c’est bien, je n’en ai un que depuis un an, mais je n’ai pas mon annuaire de pages jaunes avec moi ni accès à Internet. J’essaie quelques numéros qui donnent les renseignements dont j’arrive à me souvenir grâce aux publicités qui passent inlassablement, mais aucun ne répond à cette heure. Je suis fatigué et je ne sais pas quoi faire, je marche en direction de la ville, et j’ai un coup de bol, sur un arrêt de bus il y a un numéro pour appeler un taxi, comme je ne sais pas trop où je suis-je lui donne RDV à la gare routière.
Et je peux  enfin rentrer chez moi...

lundi 15 décembre 2014

Le médecin fantôme

J’avais RDV chez un médecin. Un jeudi soir je me rends compte que j’ai un message sur mon téléphone : dans la journée la secrétaire a appelée pour me dire que le RDV devait être reporté (encore une fois). Le vendredi j’appelle pour avoir un nouveau RDV. J’appelle aux horaires de bureau, plusieurs fois dans la journée, mais impossible de joindre quelqu’un, ça ne décroche jamais. Je recommence lundi : toujours personne. La mardi : personne. Là ça me gonfle bien comme il faut ! Je finis par laisser un message en disant que j’ai bien noté que le RDV est annulé, mais que ça fait trois jours que je n’arrive à joindre personne, qu’elle me rappelle pour fixer le nouveau RDV. Par acquis de conscience j’appelle encore une fois jeudi et une fois vendredi… rien. Je me dis « ben mince, les deux médecins et la secrétaire en vacances la même semaine, elles pourraient mettre un message sur le répondeur ».
Le lundi suivant je rappelle : rien. Le mardi je laisse à nouveau un message en laissant mes coordonnées téléphonique (au cas où elles les auraient perdues) et en faisant savoir que si le cabinet est fermé il faudrait prévenir sur le message du répondeur. Toujours rien. Bien sûr je me suis dit que j’avais pu me tromper de numéro, j’ai vérifié à plusieurs reprises sur le site Internet des pages jaunes. A la fin de la semaine toujours rien…
En milieu de semaine suivante je reçois un coup de fil irrité de la secrétaire qui me dit qu’elle m’avait laissé un message et que je n’ai pas rappelé. Là je suis comme deux ronds de flancs. Quand j’arrive à en placer une je lui dis que justement j’ai appelé tous les jours et j’ai laissé des messages, elle  vocifère de plus belle en disant que les autres y arrivent bien, qu’ils ont reçu plein de coup de fil qu’il n’y a pas de problème. Bon d’accord…
Il se trouve que j’ai perdu l’ordonnance que j‘avais en prévision de ce RDV, je demande si le docteur peut la refaire et je passe la chercher. Elle me répond, oui mais le docteur ne sera là que vendredi, ne venez pas avant. Je demande les horaires du cabinet, elle me répond « ben la journée ». OK, là je suis à deux doigts de lui hurler dessus, mais je me retiens. Je demande des précisions, par exemple si je passe un matin à 8h… on me répond « ha ben non de 8h30 à 12h30, pour les après-midi c’est quand je suis là et ça peut changer suivant les jours donc faut appeler pour savoir quand je suis là hein » je réponds que ce n’est pas grave je passerai le matin. Je lui demande donc de confirmer que c’est bon tous les matins de 8h30 à 12h30, elle me répond « les après-midi c’est bien aussi mais il faut appeler pour savoir si je suis là… ». Ok ça a l’air d’être une lumière cette fille.
Dès que j’ai raccroché je regarde le numéro qui m’a appelé et je vérifie avec l’annuaire. Il y a bien un problème d’après l’annuaire le dernier numéro est 42, alors que sur mon téléphone quand je regarde le numéro qui m’a appelé le dernier nombre est 32. Tout s’explique, je me dis que je me ferai un plaisir de lui dire en allant chercher l’ordonnance.
Pour être sure de mon coup je n’y vais pas vendredi, mais le lundi suivant à 12h. J’arrive là bas je me présente et … pas d’ordonnance ! La secrétaire me dit « Oui le docteur ne regarde pas toujours la pile de documents que je lui laisse ». Bon là je ne suis pas contente du tout d’être venue pour rien. J’en profite néanmoins pour lui dire que le numéro dans l’annuaire n’est pas le bon. Elle me répond « ben non on a plein de gens qui nous appellent ». Elle va sur le site des pages jaunes pour vérifier et elle voit le bon numéro apparaitre ! Je suis totalement dégouttée, je me demande si ce n’est pas une caméra cachée. D’après un gars calé en informatique, cela peut venir des navigateurs internet qui ne vont pas afficher les mêmes données. Bref c’est pas la joie.
La semaine suivante j’appelle avant de passer pour être sûr que l’ordonnance est prête, elle est prête. Je la récupère, le RDV n’est pas repoussé, j’ai enfin pu aller à ce RDV !!!!

dimanche 19 octobre 2014

Quand le chef dit une connerie

Je suis globalement du matin, au boulot j’arrive relativement tôt. Mon chef de l’époque aussi. Il avait l’habitude le matin d’aller dans le bureau voisin discuter avec des collègues, matinaux eux aussi. Ce matin là ils étaient absents tous les deux, il poussa donc jusqu’à mon bureau. Il avait une question d’ordre commercial, il voulait répondre avec le logiciel qu’on utilisait habituellement pour faire un truc qui n’a rien à voir. C’était comme vouloir faire une pizza avec une cocotte minute….
Il avait été l’un des premier à utiliser ce logiciel, il était donc sensé bien le connaitre, du coup j’étais gênée, je ne savais pas comment lui dire que c’était n’importe quoi comme idée. Je réfléchissais à une formulation : « Je crois bien que…. Il me semble que… le logiciel ne permet pas du tout de faire ça… est-ce bien à notre service de répondre…». Alors que je cherchais encore une formulation correcte, il prend la parole et dit « non mais je dis peut-être une connerie là ». Yes ! Sauvée… sauf que je n’osais pas lui dire « Oui c’était une connerie ». Mais je ne pouvais pas non plus dire « non » car ça en était une de connerie. Du coup me revoilà entrain de chercher la formulation idéale : « Une connerie peut être pas, mais disons que c’est totalement impossible…  Non les chefs ça ne dit jamais de conneries, juste des propositions audacieuses… non, non, mais c’est juste, ben, voilà quoi…». Bref je ne m’en sortais pas.
Au bout de quelques longs instants de silence je me suis dis, bon ben là il a compris, je ne lui ai pas dit « non ce n’est pas une connerie » donc il a forcément compris que je n’osais pas dire « oui c’est une connerie ». Du coup au lieu de rajouter quelque chose qui pourrait m’enfoncer j’attends en silence. Il regarde ses pieds, je regarde le mur et j’attends, tout en me disant que s’il allait réfléchir dans son bureau je pourrai reprendre mon travail. J’imagine qu’il cherche comment répondre à la demande du client avec un autre outil, j’attends…
Enfin il prend la parole et dit « bon ben d’accord, on va répondre avec notre logiciel, ça sera bien »….

samedi 27 septembre 2014

Blanche Neige au pays des collégiens

Une année en colonie les moniteurs ont voulu nous faire jouer une pièce de théâtre. Ils ont choisi une version très simplifiée de Banche Neige et les 7 nains. Pas de scènes compliquées, pas de textes trop longs…. Et de toutes manières pas de public… alors normalement tout aurait dû aller comme sur des roulettes….
Sauf qu’à la fin le prince doit embrasser Banche Neige, et là les deux comédiens en herbe tous les deux collégiens n’ont rien voulu savoir… Pas moyen qu’ils fassent un bisou, pas même sur la joue… Après mures réflexions un moniteur a trouvé une idée très originale et intéressante, mais qui dénature un peu l’histoire. Voici ce qui s’est passé dans notre pièce :
Blanche Neige croque la pomme et tombe comme morte, les nains la pleurent, prince charmant arrive après la bataille (comme dans l’histoire originale). Il la prend dans ses bras et veut la ramener au château, mais ce maladroit la fait tomber par terre,  et du coup le choc expulse le bout de pomme coincé dans la gorge de Banche Neige qui revient à la vie… C’est plus pragmatique et moins romantique. Mais pour des collégiens il vaut mieux tomber par terre que faire un bisou…
Quant à moi je jouais un des très nombreux nains (en fait oui pour que tout le monde ait un rôle il y avait au moins 15 nains) et je me promenais partout avec une pioche en carton que j’avais faite moi-même….

vendredi 19 septembre 2014

Les chevaux sont myopes, mais ils se débrouillent

Peut-être l’ignorer vous, mais les chevaux voient plutôt mal. Ils ne voient pas les détails, ils n’en ont pas besoin, dans la nature au moindre bruit suspect ils se sauvent.
Ce jour-là nous profitons d’un spectacle équestre d’une personne très connue qui nous offre un spectacle magnifique. Il arrive sur son cheval à cru, fait quelques numéros, puis arrête le cheval face à nous et lui enlève son filet. Il l’enroule et l’attache soigneusement, ça fait un petit paquet qu’il laisse délicatement tomber par terre. Ensuite il fait divers numéro monté sur son cheval, puis à pied.
A la fin du numéro il va pour partir et lorsqu’il arrive à une extrémité de la carrière qui est rectangle, il fait comme s’il venait de souvenir qu’il avait oublié quelque chose. Il s’arrête en se tapant le front, le cheval qui le suivait fait un beau pile, c’est un superbe animal à la robe dorée et avec de longs crins blond, il est vif comme tout. L’homme fait demi-tour pour regarder la carrière d’où il vient, le cheval se retourne aussi. Il trépigne, il sait qu’il doit aller chercher quelque chose et qu’ensuite le numéro est fini. L’homme lui fait, signe, il bondit, puis dans un petit trot très classe et très dynamique va vers le centre de la carrière. On le voit ralentir et commencer à regarder où est son filet. Nous le voyons très bien, il fait une petite boule de couleur ocre. Mais le cheval semble ne pas le voir, en effet la carrière de sable gris a vu passer de nombreux chevaux toute la journée et elle n’est plus plate du tout, elle est couverte de creux et bosses. De plus elle est couverte de petite feuille d’automne jaune.
Le cheval s’est arrêté dans une zone toute jaune à cause des feuille, le filet est devant lui dans une zone où il y a moins de feuilles, mais il ne le voit pas. Il se retourne vers l’homme qui s’est approché pour voir où était le problème, l’homme lui fait un signe d’encouragement. Le cheval repart tête basse, il n’est plus du tout sûr de lui. Il regarde à nouveau l’homme, qui l’encourage toujours. Il avance au hasard et soudain, il retrouve sa superbe, il redresse la tête, l’œil vif et se dirige avec son joli trot vers un point devant lui. Il s’arrête net et ramasse par terre…. Une feuille jaune un peu plus grosse que les autres, il la tient à la bouche et la ramène tout fier à l’homme ! On voit dans son attitude à quel point il est fier d’avoir résolu son problème.
Tout le monde rigole, l’homme prend la feuille et renvoie le cheval à la recherche du filet. Cette fois il l’accompagne pour le guider dans la bonne direction. Soudain le cheval voit le filet, il se jette dessus le ramasse et retourne fièrement voir l’homme. L’homme le félicite chaleureusement et ils sortent tous les deux de la carrière, avec la satisfaction du devoir accompli.

Réserver un taxi, deux histoire pour le prix d’une

Le début de cette histoire se passe sans taxi. Je dois aller prendre le train, je décide d’aller à la gare en navette. Le matin je prendre mon sac, avec mon ordinateur portable, mes dossiers et tout le bazar. Je dois marcher un bon quart d’heure pour aller à l’arrêt du bus où passe la navette. J’arrive un peu en avance pour le cas où la navette passerait un peu tôt. Arrive l’heure du passage, elle n’est toujours pas là, mais c’est normal. On en est à 5 minutes de retard je commence à me dandiner et m’inquiéter, si elle a trop de retard elle va me faire rater mon train, je n’ai pas tant de marge de manœuvre que ça. 10 minutes de retard je commence à calculer si c’est plus rapide d’y aller en navette ou de retourner chez moi chercher ma voiture, je calcule l’heure limite pour décider de prendre ma voiture. 15 minutes de retard, je me lève je pars comme une folle en courant pour rentrer chez moi avec mon gros sac qui me rebondit dans le dos. Je suis sur le chemin de la navette, je prie pour qu’elle ne me double pas pendant que je cours, je ne m’en remettrai pas. Heureusement ça n’arrive pas.
Arrivée toute essoufflée en bas de l’immeuble je me souviens que je n’ai pas pris les clefs et les papiers de la voiture, je dois encore monter les 4 maudits étages à pieds ! J’arrive finalement toute essoufflée dans ma voiture, je vais à la gare et j’arrive à prendre mon train in extremis.
Du coup les fois suivantes je prends ma voiture, je me dis que tant pis mon employeur paie un peu plus cher de parking que de navette, mais je n’ai pas envie de revivre cette aventure.
Cette fois-ci je pars pour deux jours, je n’ai pas très envie de laisser ma voiture là-bas pour la nuit. De plus le taxi ne coute pas plus cher que deux jours de parking. J’appelle donc un taxi de ma commune, il y en a trois, je prends le numéro du milieu (ben oui c’est comme ça !), c’est un numéro de fixe. Je lui demande de venir me chercher sur la place en bas de mon immeuble, j’ai horreur d’être à la bourre ou stressée alors je prends de la marge. Le matin je descends avec ton mon bazar et j’attends. A l’heure pile il n’est pas là, 5 minutes après il n’est pas là, 10 minutes après toujours pas. Je me dis « ho purée ça recommence ! ». Je commence à calculer dans ma tête l’heure limite pour prendre ma propre voiture. Je remonte chez moi en courant (et oui encore !), j’ouvre l’annuaire j’appelle le numéro, on me répond et quand je demande si je dois encore attendre le taxi on me répond que je n’ai pas commandé de taxi ! Je hurle un peu de rage, mais je n’ai pas le temps de discuter, je raccroche et je redescends en courant pour prendre ma voiture. J’ai de la chance j’arrive encore une fois à prendre mon train.



Une autre histoire qui a eu lieu des années plus tard. Il y a un mariage dans la famille, les grands parents sont invités, ils viennent avec un de leurs enfants, mais comme ils sont fatigués ils ne restent pas jusqu’au bout. Un de leur enfant, que nous appellerons M.X. (Ouha comme c’est original !) appelle donc à l’avance pour réserver un taxi qui viendra les chercher sur la commune du mariage et les ramènera chez eux dans l’après midi.
Finalement ils ne se sentent pas bien, et une semaine avant le mariage décident d’annuler. M.X appelle la compagnie de taxi pour les prévenir. C’est une secrétaire qui répond à M.X et qui lui dit qu’ils n’ont pas de réservation, M.X commence à rouspéter car il ne comprend pas. La secrétaire lui dit qu’hélas il est courant que des chauffeurs interceptent les appels pour voler les courses. On n’a pas bien compris s’ils piratent la ligne téléphonique ou si c’est un des employés qui décroche le téléphone en l’absence de la secrétaire, prend note de la course et ne le dit pas à son patron. Dans tous les cas on ne peut rien y faire.
Hélas M.X avait donné son numéro lors de la réservation du taxi. Pendant qu’il profite tranquillement du vin d’honneur il reçoit un coup de fil : « bonjour c’est le taxi je suis arrivé ». M.X lui explique que la course a été annulée. Le chauffeur a le culot de commencer à s’énerver. M.X lui explique qu’il appelé il y a plusieurs jours pour prévenir et que si le chauffeur n’a pas été au courant c’est parce qu’il a intercepté illégalement le premier appel. Loin de se démonter le chauffeur vocifère de plus belle du genre « on ne dérange pas pour rien les gens qui travaillent, il n’y a plus de respect, je suis venu jusque-là pour rien, me faire payer la course… ». M.X raccroche. Le chauffeur rappelle. M.X est alors obligé d’éteindre son portable pour pouvoir profiter du mariage. Le soir lorsque M.X écoute tranquillement ses messages il y en a plusieurs du chauffeur mécontent qui au milieu des insultes menace de faire irruption au mariage…
Non mais sérieux il y en a qui ne manque pas de culot !

samedi 26 juillet 2014

Torturer avec un chien… ou torturer le chien ?

Nous prenons des cours d’éducation ou d’agility avec nos chiens. Un jour l’éducateur nous prévient que la semaine suivante ce n’est pas lui qui fera cours, mais une autre personne que nous connaissons. Lui va passer la journée à fêter l’enterrement de vie de garçon d’un ami. Il se trouve que cet ami à une peur bleue des chiens et du coup il veut l’emmener sur les lieux des cours pour le « torturer » un peu. Pour cela il demande à deux élèves/amis de venir avec leur chien. Ce sont deux « chiens loup », il s’agit en fait d’un berger allemand entièrement noir et d’un berger allemand blanc (berger blanc suisse pour les connaisseurs). Deux grands et beaux chiens, impressionnants, 35 kg et plus de 60 cm au garrot, de plus l’un d’eux est dressé au mordant. Je ne connais pas trop cette discipline mais il sait au moins aboyer, montrer les dents et claquer des dents sur commande. Il nous prévient donc qu’il risque d’y avoir du bruit et de l’agitation ce jour-là. Ça ne nous gêne pas, on décide de venir quand même.
Le jour de la torture du pauvre futur marié notre cours commence comme d’habitude, pendant qu’on travaille sur un des terrains on les entend « s’agiter» sur l’autre. On entend beaucoup rire. Un peu avant la fin du cours, l’éducateur vient me voir et me demande si je veux bien qu’on utilise mon chien pour faire peur à son ami. Il s’agit d’un chien hyper affectueux de seulement 25 kg pour moins de 55 cm au garrot, dans les ton marron/caramel. Mais c’est un « pitbull » avec une tête plus large que haute. Il fait peur à certaines personnes à cause de son physique. Je suis curieuse alors j’accepte.
On va sur l’autre terrain, il nous fait rentrer, le futur marié est à 20 m de nous debout contre un arbre. Quand il voit mon chien il crie « ha non pas celui-là ! ». Nous restons à l’entrée du parc et l’éducateur me demande si je veux que le chien soit détaché ou plutôt tenu en laisse. Je n’en sais rien vu que je ne sais pas ce qu’il veut que je fasse, de plus il connait parfaitement notre niveau il sait que mieux que moi ce qu’il vaut mieux. Je vois que le futur marié est en short et je me dis que si on passe près de lui, il se peut que mon chien veille aller le renifler pour s’en faire un pote, mais si sa truffe froide touche la jambe du futur marié… ça risque de lui faire un choc ! En fait je finis par comprendre que l’éducateur ne me parle pas vraiment, il fait un speech à voix haute sur le fait de tenir ou non le chien pour faire peur à son ami.
On finit par y aller, je tiens mon chien au pied et tourne autour du futur marié de manière à ce que le chien soit très près de lui. Comme j’entends l’éducateur lui dire des trucs du genre « ne le provoque pas, attention il va se sentir agressé…etc… », j’en rajoute une couche en disant à mon chien « sois gentil hein ! » ce qui fait rire tout le monde, sauf une personne. On fait deux fois le tour du futur marié, je ne quitte pas mon chien des yeux car comme il aime absolument tout le monde, son instinct le pousse à aller voir tous les êtres humains pour leur faire des câlins et des léchouilles. Bien sûr je comprends tout à fait que les gens n’aiment pas ça, j’aime moi-même horreur que les animaux des autres me viennent dans les jambes sans y avoir été invités, nous travaillons donc son éducation à ce sujet. Mais là à seulement quelques dizaines de centimètre des deux mollets tout nus du futur marié qui se tapit contre l’arbre, j’ai peur qu’il ne résiste pas à la tentation et qu’un coup de langue parte. Comme je surveille le chien, je ne vois pas la réaction du futur marié. Après avoir fini mon deuxième tour j’entends l’éducateur qui dit à son ami « ha mais non si tu fermes les yeux ça ne compte pas ! ». Il me demande s’il peut me prendre le chien, je le fais assoir, puis je le lui laisse et je m’éloigne.
Le chien nous regarde alternativement l’éducateur et moi, il cherche à comprendre ce qu’on veut de lui, ce n’est pas normal ce qu’il se passe. L’éducateur attache la laisse, qui est très longue, autour de la taille de son ami, qui du coup n’ose plus bouger. Donc le chien se met à regarder cet homme qui est au bout de la laisse et attend. Sagement il le fixe dans les yeux, plein d’espoir de recevoir un câlin ou qu’au moins on lui dise quoi faire. L’éducateur tente de convaincre son ami de le caresser, l’autre lui dit « non mais t’es fou, pas question ». Le chien s’ennuie, il ne se passe rien et il se demande ce qu’il fait là. Il me fait face et attend, au bout d’un moment il se couche et ne me quitte pas des yeux d’un air de dire « bon on s’en va, je m’ennuie là et je ne comprends pas ce qui se passe ». Je me dis que si je fais un geste brusque et que le chien se lève et fonce dans ma direction pour me rejoindre ça va faire peur au futur marié alors je reste bien immobile. Bon pas tout à fait en fait je me marre comme un bossu, mais je reste bien sur place.
Au bout d’un moment je vois dans les yeux du chien qu’il va commencer à chouiner tellement il s’ennuie et ne comprend pas ce qu’il fait là, mais à ce moment-là l’éducateur a convaincu son ami de caresser le chien. Dès que celui se penche vers le chien, le chien content qu’on s’intéresse enfin à lui tourne la tête vers l’homme qui tend la main. Immanquablement cela fait renoncer le futur marié. Tout le monde se marre, sauf une personne bien sûr. Je vois même la queue du chien frétiller de plaisir qu’on s’occupe enfin de lui. Mais après plusieurs tentatives avortées, il finit par se dire qu’il ne peut rien tirer de cet humain et se remet à me regarder fixement pour me faire comprendre qu’il faut que je vienne le libérer. Du coup le futur marié arrive à lui faire une petite caresse vite fait. Sous la pression de ses amis et après de très, très nombreuses tentatives il va même aller jusqu’à lui faire un bisou du bout des lèvres. Le chien me lance un regard totalement suppliant mais reste héroïquement couché pendant toute la durée du « jeu ». Il pleure un peu, mais reste tranquille. Quand enfin l’éducateur le détache je viens le chercher et je l’emmène courir un peu pour qu’il se défoule. Enfin on s’occupe de lui on le câline et on le fait jouer, tout va bien, il se détend…
Pendant ce temps l’éducateur décide d’une dernière « épreuve torture pour son ami ». Il va sur le parcours d’agility, et lui demande de se mettre à 4 pattes sous une barre que sautent les chiens. Il demande à un chien très expérimenté et très agile de sauter la barre. Moi je regarde du coin de l’œil en faisant jouer le mien. L’autre chien fonce sur la barre, mais arrivé devant il pile et regarde son maître. Et là je sais tout à fait ce qu’il se passe dans sa tête « je ne vais pas sauter par-dessus un personne quand même c’est hyper malpoli ! ». Même si l’intention du chien est on ne peut plus gentille, son hésitation angoisse encore plus le futur marié. Après deux ou trois tentatives, le chien trouve une solution qui lui parait bonne, comme il ne veut pas sauter par-dessus un humain, il passe sous la barre, mais comme il y a le futur marié sous la barre, il se faufile entre le poteau et le tête du pauvre le futur marié, se frottant au passage contre sa figure.  Le chien est très fier d’avoir trouvé une solution à son dilemme, mais l’éducateur et le maitre du chien vont recommencer jusqu’à ce que le chien saute. Le futur marié pense enfin pouvoir s’enfuir, mais l’éducateur nous appelle avec mon chien et là j’entends clairement le futur marié dire « Ho non pas lui ! ». Je sais que mon chien est beaucoup trop respectueux des humains pour accepter de sauter par-dessus sans se poser de questions, mais je ne sais pas ce qu’il va faire. Comme il est peu expérimenté en agility c’est l’éducateur qui l’accompagne face à l’obstacle.  Effectivement bien qu’il adore sauter, dès qu’il voit qu’il y a quelqu’un dessous il s’arrête et regarde l’éducateur les yeux malheureux. L’éducateur l’encourage, mais le chien s’assoit et commence à chougner en le regardant dans les yeux pour l’attendrir, dans peu de temps le chien va se mettre à pleurer pour de bon. La situation semble bloquée, du coup je me mets de l’autre côté de l’obstacle et je l’appelle « Viens mon chien, chien, viens vite mon grand ». Il essaie de passer à côté mais l’éducateur le bloque, du coup il se dit « tant pis pour l’autre idiot, moi j’y vais » et il saute par-dessus le futur marié, enfin par-dessus… vu qu’il n’a pas d’élan, il fait un joli bond, mais manque d’un peu de hauteur et du coup prend appui sur le futur marié, pour finir son saut. Le pauvre futur marié a bien sur le sentir…
Enfin l’éducateur, et tous ses amis qui se marrent bien, décide de laisser le pauvre homme tranquille. Avant de partir toutefois il lui demande de faire une petite caresse aux chiens des clients qui étaient là pour le cours. Il commence par les chiots et les chiens de petite taille, ça se passe bien. Puis il arrive devant le mien, il dit « ha non celui-là j’ai déjà fait », « justement, lui répond l’éducateur, tu sais que tu ne risques rien, recommence ». Le futur marié en a marre, alors il sert les dents, tourne le regard de l’autre côté et touche la tête de mon chien du bout de doigts. Le chien suivant est mon deuxième chien qui est au pied de mon mari. Un chien aux longues oreilles et à la figure qui pend, un peu comme Droopi. Il le caresse sans hésiter en disant « celui-là a une bonne tête il ne me fait pas peur ». Il a tort car bien que ce soit tous les deux de très gentils chiens qui se laissent faire quand on leur fait des « misères, » si un jour on devait aller mettre nos mains dans la gamelles d’un des chiens on se méfierait plus du chien de chasse que du pit bull. Pas parce qu’il est plus méchant, mais parce qu’aujourd’hui il est au-dessus de l’autre dans l’ordre hiérarchique, parce qu’il a pris l’habitude de défendre sa nourriture et ses jouets (peut être dans son ancienne vie). Au contraire que le pit bull a tellement besoin d’amour qu’il donne ses jouets à n’importe qui contre quelques instants de jeu et, bien que ce soit un gros morfal il partagerait surement sa gamelle avec un pote sympa.
Moralité : je ne cautionne absolument pas ce genre d’attitude qui consiste à profiter des peurs de gens au lieu de leur montrer qu’ils n’ont aucune raison d’avoir peur. Cependant ce n’était pas mes affaires et le futur marié était largement en âge de dire à ses amis d’aller se faire cuire un œuf, du coup j’ai bien profité et bien rigoler. Sauf que moi, au lieu de rire des malheurs du futur marié, j’ai ri de l’inventivité de ses potes pour le torturer et de la tête trop malheureuse de mon chien…. Ca m’a quand même fait une petite boule de savoir que mon chien lui a fait beaucoup plus peur que les autres chiens, il a même eu plus peur de mon chien couché à ses pied que du grand chien loup noir qui lui aboyait après en faisant semblent d’aller lui mordre les mollets…. Heureusement dans notre entourage : amis, famille, voisins, vétérinaires… tout le monde l’a accepté tel qu’il est : une grosse tête d’enclume, mais un cœur encore plus gros.

Où sont les rails du tram ?

« - Bonjour Monsieur, nous nous sommes perdues, pouvez-vous nous dire par où on pourrait trouver les rails du tram, s’il vous plait ?
- Vous cherchez quel arrêt ?
- Aucun en particuliers, on veut juste retrouver le tram.
- … mais vous allez où ?
- Nulle part on se promène, mais on est perdu. Vous savez où on peut trouver les rails du tram finalement ou non ? »
Ca vous choque vous ? Quand j’étais jeune et que je me promenais à pied en ville avec une amie, au début on se perdait, forcément on ne connaissait pas encore la ville. Du coup on cherchait les rails du tram on les suivait dans un sens au hasard jusqu’au premier arrêt qu’on trouvait. Là on regardait la carte, on savait où on était et si on préférerait aller ailleurs, on pouvait prendre le tram. Mais quand on devait demander aux gens où était le tram car on était perdu, ils ne comprenaient pas qu’on cherchait juste le tram pas un arrêt en particuliers, ça les perturbait…

dimanche 20 juillet 2014

Quand on n’a pas tous vu le même film


Je suis au cinéma devant une superproduction américaine. Un film avec des supers héros en costume. Il y en a pas mal en ce moment, certains m’ont plu, d’autres déçu, du coup je ne sais trop comment va être celui-ci. Finalement il me plait pas mal. Il y a plein de traitres partout, un gentil mourant dit au super gentil « ne te fie à personne ». Dans ces cas-là ça ne manque pas il y a un traitre dans l’entourage du super gentil, du coup je cherche quels personnages peuvent être les traitres ? Tout le monde, les pétasses, les monsieurs muscle, le petit intello boutonneux… ha non pardon, dans ce genre de film pas de petit intello boutonneux….
Depuis un paquet d’années je trouve toutes les scènes d’action pourries et mal filmées. C’est filmé de très près, avec un gros zoom sur les visages et les poings, on ne voit absolument rien. Le pire c’est que j’imagine qu’un chorégraphe a mis les combats en scène, que les acteurs/cascadeurs ont dû bosser dur pour les faire et au final on n’a pas assez de recul, on ne voit rien… Je remonte un peu loin mais Gene Kelly qui joue d’Artagnan et virevolte comme un oiseau mouche, ça n’a peut-être aucune crédibilité martial (mais les films actuels en ont-ils plus ?) mais au moins c’est beau à voir. Plus récent : Jackie Chan, on aime ou on n’aime pas, mais au moins on voit bien les scènes de combat, son travail sert à quelque chose. Les scènes d’action actuelles c’est comme faire une exposition de tableaux dans la semi pénombre….
Du coup pendant les scènes d’actions inintéressantes de ce film moderne je m’occupe en me demandant qui va trahir, à qui profite le crime, qui a un bon profil de super méchant. Devant certains films je m’ennuie tellement que je fais mentalement ma liste des courses, là ça m’amuse d’essayer de deviner la suite.
Les scénaristes ont plus d’imagination que moi (et c’est heureux) et finalement je n’avais pas deviné la fin. Plein de gens sont morts, mais comme c’est un film américains, aucun gentil n’est mort, c’est un « happy end » tourné de manière à pouvoir faire des suites. Pas fous les américains !
Je suis assez contente de ma séance, je ne me suis pas ennuyée, je n’ai pas eu peur, je n’ai pas pleuré et j’ai pu jouer les Hercule Poirot pour passer le temps quand j’en avais besoin…
On se lève, on sort du cinéma, et là un ami qui était avec nous «  Ça t’a plu ? Bon il n’y a pas de scénario mais au moins les scènes d’action étaient trop bien »
Ha ? comme quoi un seul film est diffusé, mais aucun des spectateurs ne voit la même chose…

jeudi 10 juillet 2014

Les amis des amis

Ce jour-là je suis invitée au mariage d’une ancienne camarade de classe que j’ai rencontré quand j’étais étudiante. Il y a plusieurs amis de cette école, on passe une bonne soirée. Quelques-uns d’entre eux habitent Paris comme la mariée et se voient régulièrement, les autres comme moi viennent de plus loin. Avant le repas nous regardons les posters faits par la famille avec des photos d’enfance et de vacances…. Sur l’une d’elle nous voyions le conjoint d’une des personnes de notre école, cette personne et la mariée ne se connaissaient pas quand nous sommes arrivées à l’école. Le couple est présent au mariage, mais il n’est pas avec nous au moment où on regarde les photos.
On n’en revient pas, c’est rigolo qu’ils se soient rencontrés et que tous les deux connaissent la mariée (l’un étant un ami d’enfance et l’autre l’ayant rencontré quand elle était étudiante). On n’a pas encore bu, mais ça nous fait bien marrer. Surtout que la mariée vient d’un coin un peu paumé quand même…
Bon vous voyiez peut être la chute arriver, mais nous pas du tout, et pourtant on n’a rien bu, je le répète. On attend le couple en question en rigolant. Un autre ami arrive et on lui raconte : « Hé bidule ! c’est fou ça ! Tu savais que machin qui est en couple avec truc connaissait la mariée quand il était jeune, c’est vraiment trop fort ! Les hasards de la vie parfois… ». Il nous regarde l’air intrigué, attends de voir si on est sérieux ou non, puis nous répond « Ben oui c’est elle qui les a présenté ! ».
Pff la Méga grosse honte de ne pas y avoir pensé….

mardi 8 juillet 2014

Les profs qui s’occupent de leurs élèves

Cette année-là je dois me trouver un stage. L’année précédente j’avais eu beaucoup de mal alors que je ne m’y étais pas prise au dernier moment, du coup cette année je m’y prends en avance.
Le problème quand on s’y prend en avance c’est qu’il n y a pas tant d’offres que ça, les entreprises sont comme les élèves : un certain nombre attend le dernier moment. Par contre celles qui sont organisées et qui s’y prennent en avance ont l’habitude d’envoyer les annonces directement aux professeurs.
Là où je suis il y a deux options assez similaires dans lesquelles beaucoup de matières sont en commun. Il se trouve que les annonces dans le domaine qui m’intéressent sont toutes envoyées au professeur responsable de l’autre option.
Je vais donc le voir pour lui demander de me faire passer les annonces dans le domaine qui m’intéresse. Lorsqu’il me reçoit il me dit :
« - Tes camardes sont en train de préparer leurs partiels, la plupart d’entre eux ne se mettra à chercher un stage qu’après les examens
- Oui mais moi je cherche maintenant, je veux être sure de pouvoir trouver un sujet convenable, ça ne m’empêche pas de préparer mes examens.
- Oui mais vois-tu tu es dans l’autre option.
- Et alors cette matière est commune aux deux options et beaucoup de gens de mon option feront des stages dans cette matière ?
- Oui je sais, mais moi je suis responsable des élèves de cette option, je ne dormirai tranquille que quand chacun d’eux aura un stage »
Là ça me gonfle un peu, je pue moi ?
« - Mais je ne leur vole rien aux autres, les annonces elles sont envoyées pour toutes l’école pas que pour les gens d’une seule option ! En plus ce n’est pas de ma faute s’ils ne se préoccupent pas de leur stage, je suis là moi ! ».
Il me répète que non, ça l’embête il ne veut pas…. Je suis vraiment dégouté par ce type…
Soudain il me dit
« - Attends j’ai une annonce intéressante. Tous les élèves rêvent de rentrer dans une grande entreprise du coin car ils ont des amis maintenant dans cette ville. Mais j’en ai marre parce que ces grandes entreprises elles connaissent déjà l’école. Là j’ai une offre de stage pour une grande ville du nord.
- Oui mais là c’est à l’autre bout de la France. On ne peut pas faire plus loin en France Métropolitaine, or il se trouve que toute ma famille est dans la région. Je sais que ça ne se fait pas de cracher sur du travail, mais là même s’ils me paient un peu pour ce stage il me coutera plus cher que ce qu’il pourrait me rapporter…. »
Là je me suis pris une rincée, il s’est mis à brailler à propos des élèves qui ne pensaient qu’à leur confort et à pas faire connaitre l’école… J’ai réussi à filer.
Mais il ne m’a jamais donné les autres annonces envoyés par les entreprises et concernant la matière qui m’intéressait. Heureusement un autre prof plus sympa les a récupérées pour moi…

mardi 24 juin 2014

Achat de mon cheval : 6° partie

Ma jument
Il restait donc une annonce à laquelle je n’avais pas répondu, une jument grise vendue par des gens… qui me font froid dans le dos. Quand j’avais environ 17 ans je montais dans une ferme équestre sympathique. Des amies de lycée m’ont dit qu’elles allaient faire un stage d’une semaine dans un autre club, j’ai demandé à mes parents s’ils pouvaient me le payer, ils ont accepté. J’ai découvert là bas un autre monde, un monde où on n’aime pas les chevaux et où ça s’affiche clairement. Un cheval de 16 ans avait un coup de vieux et c’était clairement dit que s’il ne se bougeait pas il partait à l’abattoir. Ailleurs on peut essayer de les placer ces chevaux, ou au pire si on pense à les abattre on ne le crie pas sur tous les toits… A l’époque je devais bien peser plus de 50 kg, un après midi pendant le stage on part faire un trotting : deux heures de montée raide, tout au trot sans étrier, soit disant pour entretenir les chevaux et parfaire l’assiette des cavaliers, c’est tout aussi intelligent que de lâcher un skieur débutant dans une piste très raide avec des bosses et de lui dire « c’est comme ça qu’on progresse, démerde toi ». Ils m’avaient donné un poney d’environ 1m30. Après tout pourquoi pas, un poney entraîné, pas trop vieux et en bonne santé peut porter un adulte quelques temps. On m’avait aussi donné une cravache en me disant « il est fainéant ». Soit. On part, c’est vrai qu’il n’en rame pas une le poney, on se retrouver vite loin derrière. Au bout de 10 min je n’en peux plus je remets mes étiers, le poney et moi allons mieux, mais il traine toujours. Je m’énerve, je cravache, le poney ne réagit pas, alors j’arrête. Puis arrive une piste en herbe à plat, tous les chevaux devant moi partent volontiers au galop, mon poney panique de se retrouver seul mais semble incapable de prendre le galop. Là je me dis « Il n’est pas fainéant, il a un problème ce poney », j’arrête donc de m’énerver et je l’encourage en douceur. Arrivé enfin en haut on me fusille du regard car tout le monde à du m’attendre. On redescend. De retour au club je m’occupe du pauvre poney qui semble bien naze et un monsieur s’approche et me dit « il est drôlement gentil se poney n’est ce pas ? Déjà si brave alors qu’il n’a que 2 ans ». Là j’ai juste eu envie de rentrer chez moi pour pleurer. A cet âge cette pauvre bête n’aurait rien du faire d’autre que des promenades au pas de 15 minutes, avec pas plus de 25 kg sur le dos. J’en étais malade. J’ai entendu par la suite toutes sortes d’histoire bien horribles sur ce qui se passait là bas. Ils ont d’ailleurs arrêté d’être club, et quand on n’aime ni les gens, ni les chevaux, c’est mieux. Ils faisaient à présent pension et marchands de chevaux.
Bref je n’avais pas envie de les appeler pour l’annonce. L’amie qui m’a accompagné voir le pie de Savoie m’a incité à le faire. Elle m’a dit que s’ils avaient la réputation d’être des gens bornés et sans cœur, le commerce de chevaux était leur principal gagne pain, que si je disais que j’allais mettre le cheval à quelques kilomètre de chez eux ils feraient attention à ne pas me vendre n’importe quoi. Je me lance donc et j’appelle. Au téléphone la voix de la femme me glace le dos, une voix dure et autoritaire qui me rappelle l’époque du stage. Je prends rendez vous pour la jument grise.
Arrivé là bas, la femme vient m’accueillir, elle me dit qu’en même temps que moi une autre dame fera un essai pour une autre jument, elle nous emmènera toute les deux en balades. En préparant les juments je parle à l’autre cliente qui prépare une jument pie alezane. Elle me dit qu’elle a acheté ici un poney de sport à sa fille pour qu’il fasse de la compétition. Qu’il est en pension ici, et qu’il est demi papier. (Demi-papier ça n‘existe pas ou plus, ça veut dire qu’elle s’est faite avoir, le poney ne fera pas vraiment de la compétition). Maintenant elle veut aussi un cheval pour elle, elle voudrait un pie noir aux yeux bleus avec une logue crinière car elle aime peigner les crinières. Elle ne sait pas bien monter à cheval et a peur des chevaux.  En l’absence de la vendeuse je lui glisse que peut être ce qu’il lui faut c’est prendre un gentil vieux cheval en retraite, si elle aime faire des câlins et pas monter, elle n’est pas obliger de monter. Mais non elle veut un beau jeune cheval…
On va dans le manège pour monter, il y a nous deux, la vendeuse et une cavalière qui nous accompagne pour donner un coup de main. Je monte la jument, quand le me penche en avant pour vérifier la sangle pour régler mes étrier, elle réagit immédiatement, elle recule ou par en pas de coté. Elle est très, très vive ! Je me demande si c’est la jument qu’il me faut, je suis dans une phase où j’ai plutôt besoin d’être rassurée. La balade à quatre se passe plutôt bien pour moi, l’autre cliente est dans le doute et la peur. A un moment on se sépare, la vendeuse et l’autre cliente prenne la route et vont nous attendre plus loin, moi je prends un chemin qui monte bien, avec la cavalière pour tester la jument au galop. La cavalière est devant moi sur son immense cheval de CSO, elle prend le trot puis le galop. Ma jument part comme une furie, le chemin est étroit, de chaque coté il y a le talus très raide, à droite c’est l’aval, à gauche c’est l’amont. La jument parviens à sauter dans le talus pourtant escarpé et doubler le cheval. J’ai le temps de voir la cavalière essayer d’attraper les rênes de ma jument, et de lui hurler, « non mais vous êtes folle vous aller vous tuer, laissez la  faire ». La jument double le cheval et revient sur le chemin, elle court à fond la caisse mais ne semble pas folle ou trop dangereuse. Arrivé en haut elle s’arrête d’elle même. On rentre dans le calme. Je dis à la vendeuse que la jument n’est pas ce que je cherche que je veux un cheval plus posé. Je vais pour rentrer chez moi, mais elle me dit qu’elle en a d’autre. Il y a la pie que j’ai vu ce jour là, que l’autre cliente ne semble pas décidé à acheter. Elle a 5 ans, est très calme, elle a déjà fait du club, elle a plus d’expérience en carrière qu’en extérieur, mais elle va déjà bien dehors. Elle doit aussi en faire venir une autre de 6 ans qui a plus d’expérience en extérieur.
Je reviens donc le week end suivant. L’autre jument est … mais oui grise !!!! Ceci dit la pie alezane a beaucoup de blanc, donc je n’aime pas trop, mais le peu de couleur qu’elle a est alezan brulé, donc ça j’adore de plus elle a une très jolie tête légèrement arabisé. J’essaie les deux en carrière, la pie s’incurve un peu dans les angles, alors que la grise ne comprends pas trop ce qu’elle fait là. Pour la pie elle me donne une cravache car elle est bien molle. Bon en carrière la pie va un peu mieux, mais ce n’est pas non plus l’euphorie. On part en balade. La vendeuse monte son cheval et la cavalière qui nous avait accompagnées l’autre fois monte une des juments. Je commence sur la pie. La cavalière se marre ça faisait longtemps qu’elle n’était monté sur un cheval aussi petit, mais elle trouve que la jument grise avance avec volonté et sans peur. On fait du pas, un peu de trot. Puis on change de jument, je monte la grise. On arrive au chemin de galop en montée où je m’étais fait embarquer l’autre fois. La cavalière sur la pie est derrière moi, la vendeuse devant. La vendeuse prend le trot, ma jument se dit « ha on trotte, d’accord, j’y vais », mais elle fait bien attention d’enjamber correctement les racines. Puis la vendeuse prend le galop, ma jument se dit « ha on galope maintenant, d’accord, j’y vais ». Le grand cheval de la vendeuse va plus vite que ma jument, l’écart se creuse, ma jument voit ça et se dit « ha, en fait on galope plus vite, d’accord j’y vais », elle allonge progressivement le galop, jusqu’à ce que l’écart arrêt de se creuser, mais c’est tout, elle reste loin derrière l’autre cheval avec son galop un peu plus allongé mais très calme. Elle rejoint tranquillement l’autre cheval, et là je me dis « hou voilà un très, très bon point pour elle ». On rentre calmement, j’hésite quand même longtemps entre les deux.
Je me décide finalement pour la grise, son absence esprit de compétition, fait partie des critères qui ont fait basculé la balance. Je reviens la semaine suivant avec mon mari et l’amie qui était déjà venue voir le pie de Savoie. Je leur dis que la jument est bien est calme mais qu’en carrière elle galope très vite, je ne comprends pas pourquoi. Lorsque je la mets au galop dans la carrière, mon mari me dit « je n’ay connais rien en chevaux, mais elle ne va pas vite ». Mon amie se marre et me dit « elle ne va pas vite, mais elle manque d’équilibre et se couche dans les virages, alors tu es secouée dessus ». La jument se comporte bien alors on va faire le teste en extérieur toute seule. Je ne sais pas si j’ai envie que ça marche. J’en ai marre de tous ces essais et tous les chevaux que j’ai vu avant ont été des déceptions, mais elle, bof… elle n’est pas belle, pas marante, pas classe, pas câline… C’est juste qu’elle na pas de gros défaut… En balade ça se passe bien, elle regarde tout au cas où, mais ne semble pas avoir peur. Je pars volontairement dans des rues du village qui sont des culs de sac, comme ça je me dis qu’elle n’a jamais du y aller, elle reste tranquille. Bon ben voilà ce sera elle, je rentre quelques jours plus tard elle passait la visite véto et elle était à moi.
Une jument indépendante, avec son caractère, pas difficile car pas dominante, mais pas facile car têtue et qui a parfaitement conscience de n’avoir besoin de personne. Pas une « bonne » jument de loisir, car aucune motivation pour le jeu et la nouveauté, tout doit être travaillé et préparé, mais avec un travail sur la confiance et le respect, on progresse. Une excellent jument de rando : le pied sur, s’économise, ne se met jamais en danger, même dans un près avec des barbelés, des trous, de l’électricité, un point d’eau difficile d’accès. Des débuts en carrière difficile avec des moniteurs qui ne savaient pas comment prendre cette jument sans impulsion, ça prenait la voie « cravache éperons » jusqu’à la rencontre avec un moniteur qui a tout changé, qui m’a montrer  comment on peut faire trouver du confort dans le travail même au cheval le plus déterminé à économiser son énergie du monde !
Bref après toutes ces aventures je n’ai pas trouvé le cheval de mes rêves, (mais je n’avais pas on plus un budget à rallonge,) mais j’ai trouvé le cheval de ma vie. Et je crois qu’elle n’a pas trop à se plaindre non plus de la vie que je lui offre.

samedi 21 juin 2014

Achat de mon cheval : 5° partie

Le pie de Haute-Savoie
Pour celui là j’avais étalé mes recherches plus loin géographiquement. L’annonce parlait « d’un superbe pie alezan aux yeux bleus, expérimenté ». Sur la photo on voit qu’il est en train de grisonner, mais finalement j’avais renoncé à un cheval pas gris…
Au téléphone le vendeur me fait une impression agréable, il est très enjoué et me raconte comme le cheval est volontaire et joueur, un des préférés des cavaliers du club. Quand on le laisse dans le manège il joue avec les quilles.
Après une très, très longue route, j’arrive dans un  petit club, où je suis bien accueillie. Le vendeur m’emmène chercher le cheval au box, je le prépare et on va dans le manège. Le cheval a été très sage. Il a un look spécial, un pie alezan qui grisonne ça fait pie rose. De plus une de ses oreilles a été comme coupée, comme si quelqu’un avait découpé une bande de 3 mm sur tout le tour. Ca se voit car elle est un peu plus petite que l’autre, et surtout la bordure est très fine et les poils qui sont implantés jusqu’au bord, dépassent. Le vendeur ne sait pas ce qui s’est passé.
Arrivés dans le manège il monte le cheval (c’est donc le seul, de tous les vendeurs qui a monté son cheval or ça devrait toujours être le cas !!). Ca se passe bien, il me montre comment il met le cheval en place, quelques figures simples dans le calme. Il fait beaucoup d’équitation western et me montre d’autres chevaux dans le manège qui font le « stop » juste à la voix. Bien sur ce cheval n’en a pas encore le niveau mais il insiste sur l’importance de la légèreté. Pour l’instant tout me plait je suis sur un petit nuage ! Je monte le cheval tout se passe très bien, il est très agréable. Je souhaite l’essayer en extérieur, mais il y a vraiment beaucoup de neige et surtout de glace, car le club est un peu en altitude, le vendeur est un peu inquiet pour moi. Comme la météo annonce de « grosses chaleurs », on convient que je reviens la semaine suivante. C’est bien ça me permet de faire un nouvel essai.
Comme je crois vraiment à ce cheval, la semaine suivante je reviens avec mon mari et une très bonne amie qui a accepté de venir me conseiller. Lorsque j’arrive, le club a une autre allure sans neige. Les chevaux ont été mis au pré. On m’explique comment aller le chercher et j’y vais seule. Il est dans un pré avec 3 autres chevaux. Je l’attrape sans problème, mais pour le sortir j’ai beaucoup de mal à passer le portail il ne veut pas être séparé des autres. Il faut marcher un peu pour rejoindre le club, il brasse tout le long. A l’attache et dans le manège tout se passe bien. Il plait à mon mari et mon amie. Je pars doc l’essayer en balade. On prend le chemin qui passe devant son pré, au début tout va bien, mais quand on dépasse son pré je le sens très tendu. Obéissant, mais en mode cocotte minute qui va exploser. Le chemin mène à une route qu’on prend, je vais le long d’un champ puis je fais demi tour. J’ai un gros doute, avant ça j’ai passé deux ans avec un cheval qui avait peur de tout en balade et j’ai vraiment envie d’un cheval qui part seul sans problème. D’autant plus que je garde en moi un gros stress lié à cette précédente expérience.
Le retour se fait entièrement en descente, le cheval trottine et s’excite un peu, la pression monte dans la cocotte minute. Nous sommes sur la route et nous devons prendre le chemin, qui passe devant son pré et ramène au club. Ce chemin est à ma gauche, en contre bas et il forme comme un virage en épingle, c'est à dire qu’on doit presque faire demi tour. On arrive au niveau du chemin, j’écarte ma rêne gauche et la le cheval saute dans le chemin et fait une fouée de galop. Comme j’ai encore de bons reflexes des deux ans passé avec l’autre cheval qui embarquait souvent de peur, j’écarte encore plus la rêne gauche et le cheval se retrouve bloqué le nez dans le talus qui est très raide, cela sur sa deuxième foulée, il s’arrête. J’ai le cœur qui bas et les jambes qui tremblent, je décide de descendre. Je me penche à peine en avant, il se sent libre et bouge près à pivoter à droite pour reprendre le galop, je me redresse ! Je me demande quoi faire : à chaque fois que je me penche en avant il réagit pour partir. En même temps, en  restant immobile il s’impatiente et commence à piaffer. Je me décide donc à descendre, je suis propre et rapide, j’arrive au sol sur mes deux jambes, les rênes dans la main, avant qu’il n’ait eu le temps de partir. Je le ramène à pied au club. Il galope sur place, sautille, s’agite. Il ne me bouscule pas franchement, il n’est pas agressif, mais il se sent mal, il a peur. Il n’est pas prêt pour moi… Moi j’ai les jambes qui tremblent et je pleure, il me plaisait vraiment ce cheval rigolo qui jouait avec les quilles, dont on s’était visiblement occupé avec respect.
De retour au club je raconte ce qui s’est passé. Le vendeur reconnait que le cheval est peu sortit seul l’an dernier et pas du tout de tout l’hiver, qu’il devait le travailler ces dernier temps et qu’il s’est laissé déborder. Si ça avait été moins loin de chez moi je serais venu monter ce cheval dans le cadre du club avec les conseils du vendeur, mais là j’avais plus de 2h de route pour y aller. On convient que de toutes manières il va devoir travailler son cheval et que si d’ici un mois je n’ai pas trouvé de cheval je le rappelle pour refaire un essai.
Mais dans la pension où je suis actuellement le propriétaire me mets la pression pour faire vite, car sinon il donne ma place à quelqu’un d’autre… En attendant je décide donc d’appeler la toute dernière annonce, il s’agissait d’une jument grise vendue par des gens que je n’aimais pas…. J’ai trouvé là bas une jument sans gros défaut je l’ai achetée, je suis sure que le cheval pie a trouvé une bonne maison.

jeudi 19 juin 2014

Achat de mon cheval : 4° partie

Un grand gris nommé mystère
Voilà j’avais fait depuis un mois toutes les annonces de chevaux pas gris du coin, en désespoir de cause j’attaquais donc les annonce de chevaux gris en commençant par les hongres. Celui là c’était un hongre gris de 8 ans. Au téléphone le mec me dit que c’est la fille qui le monte qui lui a donné son nom, il insiste pour que je l’appelle comme si elle allait me dire énormément de bien de lui. Je finis par le faire, bof la fille dit juste qu’elle s’en est un peu occupé, qu’il est gentil…
Je prends finalement RDV pour un dimanche en milieu de matinée. Le matin du jour en question je me lève tôt car je n’arrive pas à dormir et je passe le temps en allant sur le forum des cavaliers de l’Isère. Une amie à moi est connectée, on s’échange des messages. Elle n’a rien à faire et s’ennuie, elle propose de venir avec moi. Elle habite à coté de chez moi, alors hop c’est parti on y va ensemble. Encore une fois ce n’est pas la porte à coté, on se perd un peu, mais heureusement qu’elle est là et on finit par arriver.
Le mec commence par me montrer un très joli petit bai, mais qui n’a que 3  ans. Je lui dis que moi je cherche un cheval avec du métier, il me répond « mais il va très bien celui là d’ailleurs cet été il part faire les colonies avec les gosses, c’est pour vous dire qu’il est gentil et expérimenté… ». Là je me dis « ho non je suis encore tombée sur un marchand fou ». Un long blabla plus tard on finit par aller voir le près où se trouve le cheval gris, il me montre une jument pleine, puis une autre toute jeune puis… je ne me souviens plus combien de chevaux il me montre au près avant de s’approcher enfin de celui que j’étais venue voir….
Il s’approche un peu vite, veut lui jeter le licol sur la tête, le cheval fait mine de se barrer, le mec se pend à sa crinière et se fait trainer… lamentable… Le cheval finit par s’arrêter, le mec peut lui mettre le licol. On le ramène à la ferme, je lui demande qu’il le monte pour que je puisse voir. Il me dit « ha non non, je ne monte jamais à cheval moi, c’est la jeune fille dont je vous ai donné le numéro qui les monte… ». Bon il va chercher une selle, il la met sur le dos du cheval, il va chercher une sangle, elle est trop courte. Il rouspète en disant que c’est la fille, qu’elle ne range jamais rien… Il revient avec un morceau de corde et fabrique une pauvre allonge de sangle avec ça… Là je le sens très mal, je regarde ma copine car je commence à flipper, elle est très détendue, elle me dit « tu y vas ? ». Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais oui, je suis montée dessus (avec bombe et gilet dorsal comme pour tous mes essais). On fait quelques cercles au pas dans la courette en herbe de la ferme. Puis au trot, puis au galop. Au galop il lance sans arrêt de petit coup de cul, du coup  je suis pendue aux rênes, ça ne va pas du tout. (Avec le recul je pense que cette selle pas du tout adaptée devait lui faire super mal). Je vais pour descendre et rentrer chez moi, mais je croise le regard de ma copine tout joyeux et elle me fait un signe le pouce en l’air, l’air de dire « tout va bien, il te plait ? », je pars donc l’essayer en balade.
Il faut reconnaitre qu’en balade il va plutôt bien. Mais il marche la tête haute avec de petits pas vers le haut. On dirait un cheval d’exhibition qui a toujours marché coincé entre un mors violent et des éperons. Il regarde autour de lui, mais sans peur, on trotte un peu, au retour je le fais monter sur le terre plein central peint en blanc d’une petite route, il ne trouve pas ça drôle, mais il le fait. Bon, en balade il va bien, retour à la ferme.
Je le regarde bien comme il faut, sur les deux antérieurs, au niveau des paturons en face avant, il a deux molettes ou suros à droite et à gauche, je trouve ça louche. Je dis au vendeur que le cheval m’intéresse, que de toutes manières il y a aura une visite véto donc que s’il connait des soucis au cheval autant qu’il m’en parle maintenant qu’on puisse discuter tranquillement de la gravité ou non du problème. Il fait la tête quand je parle de vétérinaire, il me dit que non le cheval va bien. Je lui montre les quatre suros ou molette il répond que ce n’est rien. Je les prends en photo, je lui dis que j’appelle un véto et que je le rappelle. Ma copine a comme moi l’impression d’un cheval d’exhibition, gentil mais probablement un passé pas cool.
En rentrant on se perd complètement, mais on finit par arriver chez nous. J’envoie les photos au véto que je connais et qui ne me répond pas. J’hésite à le rappeler pour le relancer, puis finalement je renonce à ce cheval, tout cela me semble trop risqué. Je rappelle le vendeur pour lui expliquer et il me répond « ha ben c’est mieux comme ça, parce que je n’aime pas quand les gens parlent de véto. La vente d’un cheval c’est une histoire de confiance. De toute manière un cheval soit il marche, soit il marche pas… » Bon ben voilà c’est mieux comme ça !
Au moins ce jour là je n’ai pas complètement perdu ma journée, dans la voiture sur le retour mon amie m’a dit que son copain ne pouvait pas venir monter avec elle et qu’elle n’avait pas très envie d’aller se balader seule, du coup je suis allée faire une balade sympa avec elle et ses deux juments.

mardi 17 juin 2014

Achat de mon cheval : 3° partie

Le cheval au 4 mois de ferrage
Juste pour l’anecdote, je vois une annonce pour un cheval qui semble parfaitement convenir, mais sur l’annonce il est écrit « Super pieds, la ferrure dure 4 mois ». Au début je me dis, c’est un tortionnaire je n’appelle pas. Puis je me dis « ho quand même ça doit être une erreur, j’appelle ». Je l’appelle donc, il blablate longtemps sur son merveilleux cheval, quand il me laisse enfin en placer une je lui demande pour cette histoire de ferrure et il me répond tout  fier «  Oui, oui, les ferrures tiennent 4 mois ». J’ai tout de suite raccroché.

Le géant
Autre anecdote, il y avait une annonce pour un beau cheval d’1m60. Dans la branche haute de mon budget, mais c’était a priori un bon cheval avec beaucoup de sang ibérique. J’ai eu plusieurs contact, mais je n’ai jamais pu voir le cheval à cause de la neige, de ci, de ça... J’ai fini par laisser tomber. Je l’ai revu depuis, il a été vendu en Isère, en fait il s’agit d’un « géant » qui fait un bon mètre soixante dix !! Heureusement que je ne me suis pas déplacée !!

Deux juments de proprio
Dès le début de mes recherches je vois une annonce pour une petite jument baie qui se trouve sur le plateau du Vercors. Une annonce bien détaillée, on sent que c’est un particulier qui aime son animal. J’appelle. Au téléphone la nana est un peu molle, soit elle vient de fumer un pétard, soit elle hésite. Après si elle hésite, hésite-t-elle car elle ment ou parce qu’elle n’a pas très envie de vendre son cheval ? Après les questions de routine je demande si la jument part seule en balade et si elle n’est pas peureuse. Elle me répond qu’elle part seule, mais que les trucs bizarres lui font peur, mais comme pour tous les chevaux. Je lui réponds que si ce n’est pas exagéré au point de poser problème ça me va. Elle est vraiment hésitante (ou droguée). Je lui demande si je peux venir la voir. Pas tout de suite, ils ont encore de la neige sur le plateau et la proprio n’est pas trop libre ce week end là, je dois la rappeler. Je la rappelle plusieurs fois, en laissant à chaque fois un message poli expliquant la raison de mon appelle, pas de réponse… Je finis pas lui laisser un message où je demande, s’il y a un problème, pas de réponse. Je finis par laisser tomber. Plusieurs semaines plus tard je revois l’annonce publiée avec une date récente. Je me dis qu’elle hésitait à vendre mais que maintenant elle est décidée. J’appelle à nouveau laisse mes coordonnées, elle ne m’a jamais rappelé….
Une autre annonce du même type, bien détaillée d’un particulier qui aime son animal. Les échanges se font par mail, la personne me dit qu’elle préfère le mail au téléphone car elle travaille tard. Elle me décrit très bien sa jument une trotteuse avec laquelle a fait un bon travail de dressage. Elle me parle tellement bien de sa jument que je me demande la raison de la vente, mais au fil du temps vu que tous les mails que je reçois elle les envoie tard le soir en sortant du boulot, je me dis quelle doit trop bosser et ne pas avoir le temps de s’en occuper. Quand j’envoie un mail elle ne me répond que le soir tard, moi je réponds le lendemain du coup ça dure un peu. Après quelques jours d’échange je décide de passer la voir le week end suivant, on est lundi ou mardi. Elle est d’accord, je lui demande quand je viens, samedi ou dimanche ? matin ou après midi ? Elle me répond samedi. Le lendemain je lui réponds matin ou après midi ? vers quelle heure ? où êtes vous ? Elle me répond le matin vers 10h. Je lui dis d’accord, dites moi où vous êtes. Le vendredi soir je n’ai toujours pas de nouvelle… bon… par mail et sur son répondeur je lui dis que samedi je me lève tôt comme pour aller la voir et que si d’ici là elle m’a répondu par mail en me donnant l’adresse je viendrai. Le samedi matin rien… Le samedi dans la journée je lui écris pour savoir si elle veut que je vienne dimanche, rien… Je lui envoie un dernier message en lui disant que la jument m’intéresse et que si elle souhaite que je vienne la voir, elle me contacte. Je n’ai jamais eu de retour.

lundi 16 juin 2014

Achat de mon cheval : 2° partie

Le DSA pie et la jument surprise
L’annonce concernait un Demi Sang Arabe pie noir à 3 000 € de 6 ans. J’appelle pour prendre RDV, l’homme au téléphone me dit qu’il a aussi une jument de 10 ans qui pourrait m’intéresser, il dit que les gens qui lui ont vendu on prétendu que c’était une barbe, mais que comme elle n’a pas de papiers, il ne préfère pas s’avancer. Il ne m’a pas dit quelle robe, j’en déduis qu’elle est grise ou peut-être alezane.
Pour y aller c’est la galère, c’est loin, c’est long, je me perds… Du coup j’en envie de faire pipi, donc je m’arrête et je fais dans la neige, parce que, oui, dans ce coin il y avait encore de la neige en avril… On n’appelle pas ça les terres froides pour rien. Heureusement en arrivant chez le gars je découvre que chez lui il n’y a pas de neige. Bon du coup ce n’est pas sa faute mais j’arrive un peu de mauvais poil.
En arrivant il vient m’accueillir et me dit « Concernant le Demi Sang Arabe à 4 000 €, (4 000 € !!!! Pour être honnête c’est dans le prix du marché si le cheval a des papiers, part seul et a de solides bases et quelques capacités, mais moi j’avais 3 000 € en tête !!), et attendez la phrase n’est pas finie. Je la reprends : « Concernant le Demi Sang Arabe à 4 000 € des gens me l’ont réservé (moi intérieurement : non mais quel con tu m’as fais faire tout ce trajet pour rien), mais bon c’est juste à l’oral, hein tant que ce n’est pas signé ce n’est pas sur ». Il me fait un grand sourire (Connard !). Je lui fais quand même remarquer qu’il aurait pu me le dire que le cheval était réservé, je serai venue plus tard s’il n’était pas pris. Il me répond « mais c’est pas grave j’en ai d’autres à vous montrer » (ben voyons ! connard !).
On se dirige donc vers ses boxes il me montre un trotteur réformé des courses, un géant d’1m70. C’est juste pas possible que j’arrive à monter dessus, je le lui fais remarquer, moi je cherche 1m50 à 1m55. Il me répond que les trotteurs ont mauvaise réputation alors que ce sont des chevaux formidables. Oui mais lui, il est trop grand pour moi. En plus il les ré-éduqe, donc ils galopent bien. Oui mais lui, il est trop grand pour moi. En plus ils sont rustiques, généreux, endurants… Oui mais lui, il est trop grand pour moi !!
Au bout d’un moment, il lâche le morceau et me propose d’aller en voir un autre. Cette fois c’est un pur sang anglais, réformé des courses également. Il me dit que c’est un bon cheval de sport, avec un bon galop. On rentre dans le box et … il est encore plus grand que l’autre, je peux presque passer sous son ventre !!! Il me refait son baratin de vente. Oui mais lui aussi il est trop grand pour moi. Après avoir parlé un long, long moment, il finit par renoncer. Enfin !
On finit par se diriger vers le près du DSA pie et de la jument dont il m’a parlé. On arrive, les chevaux, une petite dizaine, viennent nous voir. Il s’approche du DSA, le cheval fait mine de fuir, il se jette sur lui et le chope par la crinière. Le cheval prend le trot, lui se fait trainer sur 5 m avant de lâcher… Ok là j’ai juste envie de m‘enfuir.
Il me montre alors la jument dont il m’a parlé, de loin bingo elle est grise, chuis trop forte. On s’approche, le bon point c’est qu’elle ne s’enfuit pas. Par contre la jument qui est peut être barbe... comment dire… Imaginez un percheron nain d’1m45 et gras comme un cochon, donc aussi large et haut, et bien voilà vous y êtes presque. Rajoutez un dos creux et vous êtes arrivés ! Je lui dis que je cherche un cheval plus léger et je m’enfuis en courant.




L’arabe noir et l’alezane…
J’étais en contact avec un club depuis deux semaines pour une alezane avec papier, la race n’étant pas écrite dans l’annonce j’en ai déduis qu’il s’agissait d’un trotteur. Je devais la voir un samedi matin, mais à cause de la neige ils n’avaient pas pu la ramener au club. Lorsqu’ils m’appellent le vendredi soir pour me prévenir, on se dit que je reviendrais le samedi suivant. La semaine suivante je rappelle dès le jeudi pour fixer un RDV mais je n’arrive pas à les joindre.
Le vendredi soir je vois une annonce : pur sang arabe noir 3 000 € en Isère. Pour un cheval à papier et sans problème c’est carrément en dessous du prix du marché, il vaut facilement de 4 000 à 6 000 €. L’annonce vient juste de sortir, j’appelle. Je me dis que ça doit être un cheval vaguement arabisé bai brun qu’ils font passer pour un pur sang arabe. Mais non, au téléphone le monsieur m’explique que c’est un cheval plein papier, sans problème, mais qu’ils veulent qu’il soit bien dans sa nouvelle maison, j’ose à peine y croire. Il a déjà fait des courses d’endurance donc il a de l’expérience, il a de plus un excellent cardiaque. Je propose de passer le voir le lendemain, comme j’espère encore voir l’alezane le matin je propose de passer à 16h.
Finalement impossible de joindre le club, j’ai renoncé définitivement à cette jument alezanne…
En début d’après midi je pars donc voir le cheval de mes rêves, enfin j’espère. Il y a quand même une heure et demie de route. J’arrive pil poil à l’heure. Arrivée devant la maison j’appelle sur un portable pour signaler ma présence. La dame me répond « Mon mari va s’occuper de vous je suis en train de faire essayer le cheval » ! Je ne trouve aucun mot pour exprimer ce que j’ai ressenti à ce moment là, ça ressemblerait à « PUT@INDEB@RDELDEMERDE VOUS POUVIEZ PAS LE DIRE AVANT QUE JE ME TAPE LA ROUTE ». Quand le mari vient me voir je lui fais remarquer que ce n’est pas respectueux de m’avoir fait faire toute le route si le cheval risque d’être vendu. Il me dit que j’ai appelé la première hier soir, mais que les gens viennent de Marseille et qu’ils allaient dans le nord, qu’ils ne pouvaient l’essayer que ce jour là à cette heure là, qu’ils sont très motivés car il a un bon cardiaque donc il fera un bon cheval d’endurance… mouaipf, même si cette histoire est vraie je lui fait remarquer que comme il savait que moi j’habitais à Grenoble, ils auraient pu m’appeler pour me prévenir et que si le cheval n’était pas pris j’aurai pu passer le dimanche… « Mais mademoiselle, ne vous décourager pas ils ne vont peut être pas le prendre… » « PUT@INDEB@RDELDEMERDE » !!
Bref en attendant il me raconte sa vie et celle de leurs chevaux. Sa femme et lui ont pris de long congés parentaux, ils ont eu 4 chevaux arabe et ont fait de l’endurance. Maintenant qu’ils ont repris tous les deux le travail ils n’ont plus temps de s’occuper de ces quatre chevaux. Ils en ont déjà vendu un et maintenant ils vendent celui là. Ils gardent une jument au mauvais caractère qu’ils jugent un peu dangereuse pour être vendue, ainsi qu’une pouliche qu’ils ont fait naitre. En me racontant ça on se promène autour de leur magnifique maison et on voit la pouliche qui fait des aller retour de mauvais poil dans son près, en effet elle n’est pas ravie de se retrouver seule. Tout cela m’a l’air sincère. Je n’en suis que plus malheureuse de risquer de rater ce cheval…
Lorsqu’ils rentrent, la femme du monsieur sur la jument, et une jolie jeune blonde sur le cheval noir, je vois que c’est mort, elle a le sourire jusqu’aux oreilles. Elles viennent me dire que la fille prend le cheval, et tout le monde se met à discuter, je n’arrive pas vraiment à m’éclipser, car je ne voudrais pas avoir l’air impolie. Maintenant avec le recul, je me demande bien pourquoi... A un moment la vendeuse me dit « vous voulez peut être aller le mettre au box », comme si ça pouvait me faire plaisir. Je dis oui et j’emmène mon rêve dans son box. Je suis quand même contente de l’avoir vu, c’était vraiment une claquette et même s’il est juste sublime je me dis qu’il est quand même un peu fin. Je le mets au box, il est super gentil… La jument est déjà au box. En sortant j’entends un cheval tiquer à l’appui je me retourne pour voir lequel des deux a fait ça, mais ils sont tous les deux immobiles au dessus de leur porte. Je me console en me convainquant que c’était le petit noir qui tiquait et je prends ma voiture pendant que sa future proprio continue à parler le sourire jusqu’aux oreilles. Je me sens triste, furieuse, dégoutée, et je me demande si je m’en remettrais un jour…
En fait oui, ma jument n’est pas belle mais je me marre bien avec….

dimanche 15 juin 2014

Achat de mon cheval : 1° partie

 Introduction
Quand j’ai cherché mon cheval j’avais deux critères importants :
La taille : pas trop grand pour que je puisse monter dessus sans trop tirer sur mes bras pour ne pas lui démonter le dos, pas trop petit pour que monsieur Jimie puisse monter dessus. Pour que le cheval puisse aussi porter des charges un peu lourdes toute une journée en rando et enfin pour que je puisse trouver ma place en dressage sans trop déborder de partout.
Un cheval « loisir », c'est à dire assez cool et sympa, plutôt rustique, bien dans ses pompes, pas trop tordu et avec un peu d’expérience.
Sur ces deux critères vous allez voir que je n’ai rien lâché. J’avais aussi des préférences : plutôt un hongre car les juments sont plus chères et ont parfois des problèmes de santé ou de comportement liés à leurs cycles hormonaux. N’importe quelle robe sauf gris, j’ai toujours trouvé ça moche et en plus c’est salissant. De préférence un dos court, ça fait moins d’ennuis, mais surtout pas de dos long….Vous connaissez Only ? :-) vous savez donc ce que j’ai….


Le Hongre et la jument qui n’était pas chez un marchand
Il y a avait deux annonces dans la drome, pour un même numéro de téléphone :
- Un hongre Palomino de 6 ans d’environ 1m50, parfait pour le western
- Une jument baie de 8 ans, d’environ 1m60, hispano arabe
Les deux chevaux sont sans papier et vendus 3 000 € chacun ce qui était largement au dessus du prix du marché. Donc lorsque j’appelle pour savoir si les deux chevaux sont toujours à vendre, je fais remarquer qu’à ce prix là ils doivent être bien dressés.  Je demande s’ils partent seuls en balade, s’ils sont sur la main en carrière avec de belles transitions en équilibre, s’ils font des épaules en dedans, on me répond que oui. Je demande alors un RDV pour venir les voir, et là le mec me dit « vous savez, c’est une écurie de proprio, on n’est pas marchand de chevaux »… là je suis perplexe je n’ai rien demandé, et dans l’absolu ça ne me gène pas que ce soit un marchand s’il est correct. Bref je suis comme deux ronds de flans, et je demande juste quand je peux venir voir les chevaux.
Maintenant avec le recul, je peux vous le dire j’aurai du me méfier de cette remarque…. Bref, toute naïve que j’étais à l’époque j’y vais.
Lorsque j’arrive un monsieur m’accueille et me dit, « la jument est en cours avec la monitrice, on va voir si vous pouvez la monter ». On descend dans une petite carrière couverte d’obstacle où deux cavalières sont à cheval avec une monitrice. Le monsieur explique que je suis là pour essayer la jument et la monitrice décide d’interrompre le cours et me permet de l’essayer tout de suite. Je remercie sa cavalière et je demande à la monitrice de la monter, car en effet lors de l’achat d’un cheval il faut toujours voir le vendeur monter le cheval avant de mettre ses fesses dessus. Ainsi, si on juge le cheval dangereux on ne monte pas dessus. Mais le vendeur et la monitrice insiste pour que je la monte moi même, en me disant que je suis en parfaite sécurité avec une bonne jument une bonne monitrice.
Bon, je monte dessus : première constatation « yes ! 1m60 j’arrive quand même à monter dessus », bon en réalité elle devait faire moins que ça. Deuxième constatation, ils lui ont attaché un truc bizarre à la muserolle pour faire une martingale fixe. Aïe, donc ça veut dire qu’elle lève la tête assez pour que ça les saoule, et qu’en plus ils lui ont mis un truc qui non seulement n’a jamais ré-éduqué un cheval mais en plus à tendance à les inciter à tirer encore plus en leur offrant un point fixe. Je la mets au pas, rênes longues, elle se met au trot. Je lui demande de repasser au pas, elle s’exécute, je rends les rênes, elle repasse au trot. On recommence comme ça 4 ou 5 fois puis je renonce. Je la mets au trot, puis je me détends, je rends légèrement les rênes, elle passe au galop. Je la repasse au trot et dès que je relâche elle repend le galop, encore une fois, toujours la même chose. Là ça commence à me taper sur les nerfs. Je vois tous les obstacles autour de moi et je me dis que si ça fait une heure qu’elle galope pour aller sauter, elle est peut être en mode galop. Je demande quels exercices étaient en cours et comment ça se passait. La monitrice me dit alors qu’ils n’avaient pas commencé, qu’ils n’en étaient qu’à la détente. Je descends : 3 000 € pour un cheval qui n’est même pas capable de rester dans l’allure demandée ! Il ne faut pas pousser mémé dans les orties, pour moi elle vaut deux fois moins.
La monitrice continue son cours et le monsieur m’emmène voir le hongre. Un joli petit bout de truc. Il est à coté de deux jument France Montagne de 10 et 12 ans, soit disant plein papier. Elles ont à 2 500 € chacune je trouve que ce n’est pas cher pour du plein papier, et qu’elles ressemblent plus à des mérens que des France Montagne, mais il soutient mordicus qu’elles sont France Montagne plein papier. Elles sont de toutes manières plus lourdes et plus âgées que ce que je cherche.
Je passe un long moment avec le hongre car je dois attendre que la monitrice ait finit son cours pour aller monter sous sa responsabilité. Du coup je l’emmène faire un petit tour en main sur le parking, je le trouve plutôt sur l’œil pour un cheval qui part seul en balade. Ceci dit tout le temps que je passe à le brosser et à le câliner est très agréable, de plus il est esthétiquement très beau avec sa robe dorée et sa longue crinière, je me dis que si ça ne colle pas ça va me crever le cœur. J’essaie de garder la tête froide. Je finis par aller enfin dans la carrière et là c’est exactement le même scénario qu’avec la jument : du pas il prend le trot sans interruption et du trot il prend le galop ! Je descends en disant qu’au téléphone on m’avait parlé de chevaux en place aux trois allures, qui faisaient des épaules en dedans, super éduqués ! (j’aurai du demander s’ils passagaient et piaffaient aussi, le mec m’aurait surement répondu oui et j’aurai cerné le personnage, ça m’aurait évité un déplacement). La monitrice a l’air gênée, je lui dis qu’il y a de longs mois de travail avant qu’un de ces chevaux ne vaillent 3 000 €, elle le reconnait.
Avant que je parte le monsieur me montre d’autres chevaux : un géant gris tout en os, au dos aussi creux qu’une assiette à soupe, euh non merci… Puis un très bel entier bai brun, euh… oui mais il est entier là… Il me dit qu’ils viennent tous les deux d’Espagne comme les deux chevaux que j’ai essayé et là je me souviens : on n’est pas un marchand, juste une écurie de propriétaires… et la marmotte elle met le chocolat…. Il faut savoir que les marchand français font passer aux marchands espagnols des trotteurs non éduqués, et que les marchands espagnoles les vendent comme « selle français sans papier vraiment pas cher ». Et les espagnols refourguent au français toutes les carnes qu’ils ne veulent pas. Si elles ont un peu de crinière ça devient des Pur Race Espagnol sans papier pas cher… Ils ne sont pas fous, les bons chevaux ils les gardent. Bien sur il y a quelques marchands français qui vont trouver de bons chevaux espagnols, mais dans ce cas là ces chevaux sont vendus au prix du marché, et en plus ils ont vécu un très long voyage en camion dans des conditions qu’on ne pourra jamais vérifier. J’essaie de partir de là, mais il insiste pour que j’essaie une des deux Franche Montagne, il finit par arriver à m’en faire essayer une.
J’arrive dans la carrière, je me mets au pas rênes longues, elle reste au pas ! Purée c’est pas trop tôt ! La monitrice me dit que ce n’est prudent de lâcher les rênes sur des chevaux que je ne connais pas. Ca me met un peu plus en colère car je suis venu voir des chevaux normalement parfaitement éduqués, mais elle a raison et je note dans un coin de ma tête d’être plus prudente à l’avenir. Je suis piste à main gauche, au bord de la carrière, à ma droite, il y a un près avec un cheval. La jument qui est stressée d’être seule fait demi-tour par la droite pour se rapprocher du cheval. Je fais une rêne d’ouverture à gauche pour la ramener, de toutes mes forces, rien à faire, elle en répond ni aux jambes ni à l’action du mors. Je descends de cheval, la monitrice me dit « vous n’essayez vraiment pas longtemps, comment pouvez vous vous faire une opinion si vite », je lui réponds « 2 500 € ! Sincèrement vous trouvez qu’il faut des heures pour se rendre compte qu’elle ne les vaut pas. Si vous la travaillez et qu’elle répond bien aux ordres elle les vaudra peut être, mais là il ne faut pas exagérer ». La monitrice reconnait quand même que j’ai raison….
Je rentre chez moi après avoir bien perdu mon temps.

vendredi 30 mai 2014

Mal au coeur

Comme je l’ai déjà dit, c’est rigolo de fréquenter des gens qui viennent de divers endroit en France, des fois on n’a pas tous les mêmes expressions.
Cette histoire est arrivée à un jeune venu travailler dans une région de montagne. Un week end il va faire une randonnée en montagne et pour grouper les transports il a dans sa voiture une collègue de travail. Au bout d’un moment elle lui dit :
« J’ai mal au cœur ».
Il ne répond rien et continue à rouler.
De nouveau elle dit :
« J’ai mal au cœur ».
Il ne réagit toujours pas et continue.
Au bout d’un moment elle crie « vite arrête toi je vais vomir ! ». Il s’arrête où il peut et elle sort prendre l’air, finalement ça va. Quand elle revient à la voiture il lui dit « Ben t’aurais pu dire que tu avais envie de vomir »
Il ne connaissait pas l’expression « avoir mal au cœur », il croyait qu’elle avait un chagrin d’amour et ne savait vraiment pas quoi lui répondre, il était super gêné….

Faire chambre à part

Nous avons deux chiens, ils ont leur place dans le hall de notre maison où il y a leurs paniers de couchage et leurs gamelles d’eau. L’un d’eux est assez indépendant, le soir il va se coucher directement dans son panier. L’autre est pot de colle il passe la soirée couché à nos pieds devant le canapé. Du coup on lui a mis un panier là aussi. Au début tous les soirs on le réveillait et on l’envoyait se coucher à sa place dans le hall. Puis on s’est dit que ça ne servait à rien autant le laisser dormir où il voulait.
Du coup il dort dans le salon, une nuit il s’est levé boire et au lieu de se coucher dans le hall à côté de l’eau il est retourné au salon. On s’est demandé pourquoi, est ce que le panier du salon est plus confortable ? Est-ce qu’il prend comme un honneur de dormir dans « la pièce des maitres » ? Ou, hypothèse plus rigolote : est ce qu’il fuit l’autre chien qui ronfle ? Il faut savoir que ce chien de seulement 25 kg ronfle plus fort qu’un homme de 100kg, c’est juste incroyable. Nous n’en savons rien.
Un soir on passe un moment à câliner le chien indépendant, on lui donc amené une couverture, et on lui demande de se coucher à nos pieds. D’habitude il se lève pour aller dormir à sa place, mais ce soir-là il s’endort au salon. Lorsqu’on va se coucher on laisse donc les deux chiens endormis au salon. A peine s’est-on couché qu’on entend le chien pot de colle se lever et aller dormir dans le hall ! 
Mort de rire on a notre réponse : il fuit son colocataire !

jeudi 15 mai 2014

Le téléphone sonne

Ce sont deux collègues de travail qui discutent un peu. Mme B est venu dans le bureau de Mme A pour faire une pause.
Soudain le téléphone sonne, aucune des deux ne réagit. Puis Mme B dit à Mme A « tu ne décroches pas ? ». Mme A surprise répond « ha c’est le mien ? Je ne m’y fais pas à ce portable, je l’ai depuis quelques semaines déjà, et pourtant je ne m’y fais pas ». Sous les yeux étonnés de Mme B, elle fouille dans son sac, sort son portable, décroche et se met à rouspéter : « Tu vois que je n’y comprends rien ! Je n’arrive pas à décrocher, le téléphone sonne toujours ! Pourtant je suis sure que j’appuie sur le bon bouton, ça m’énerve ! ».
Et là Mme B lui dit « Mais Mme A c’est normal, c’est le téléphone fixe qui est sur ton bureau depuis toujours qui est en train de sonner… »

jeudi 8 mai 2014

Le pire film

Ce blog n’a pas pour vocation d’émettre des critique de film, pourtant un de mes souvenirs inoubliable c’est le jour où on a loué ce film… Je ne sais plus pourquoi on a choisi celui-là, mais on a regretté. Enfin peut être pas, on en parle encore après tout…
Ça se passe dans un genre de moyen âge, des badauds à la mine mécontente encerclent un château. Un cavalier solitaire approche (on sent tout de suite que ça va être lui le héros, pas besoin d’être Hercule Poirot). Une pauvre fille s’enfuit du château et est attrapée par les badauds. Oui, une pauvre fille car c’est toujours des pauvres filles, jamais de pauvres petits hommes frêles dans les films. Les badauds veulent la tuer : « Oui tu es une pauvre fille qui s’est enfui du château du diable, le démon est en toi nous allons te tuer ».
Le cavalier solitaire dit : « Non vous ne la tuerez pas ! ». (Je vous l’avais dit que c’était lui le héros).  Un des badauds à l’allure fort peu sympathique dit « Elle a le démon en elle, on n’en veut pas. Soit elle retourne au château, soit elle meurt ! ». Le héros, toujours à cheval, prend la fille sous son bras et se dirige vers le château. Parce que, oui, les pauvres filles on peut les prendre son sous bras. Mais la pauvre fille préfère mourir que de retourner au château (c’est pour nous aider à comprendre le contexte, pour qu’on comprenne que c’est vraiment horrible là-bas). Du coup elle échappe au héros (qui n’est pas si costaud finalement) et retourne en courant vers les ignobles badauds. Et là pour la tuer ils l’attachent à… vous ne devinerez jamais… non il faut vraiment que je vous dise car vous ne pouvez pas deviner : ils l’attachent à un massicot géant ! Et ils la coupent en deux ! Avant quand je voyais un massicot je repensais au vieux truc qui ne coupait rien qu’il y avait dans le bureau de mon institutrice, juste à côté de la machine à polycopier qui sentait l’alcool… douce nostalgie… Bon ben c’est sûr qu’après ce film la vue d’un massicot ne me fait plus le même effet.
Bref la pauvre fille est morte et le héros se dirige vers le château, il arrive et fait : toc, toc, toc « gens du château ? », toc, toc, toc « gens du château ? », toc, toc, toc « gens du château ? ». (Avez-vous reconnu ma référence à une série moderne ?). Bon en fait non, comme c’est un héros et pas un geek il grogne un truc dans sa barbe pour entrer.
A l’intérieur ils font un peu tous la gueule, en même temps, il y a dans le château un démon qui tue quinze personnes par jour, on les comprend un peu les mecs. Au milieu de tous ces poilus il y a une très belle jeune femme (que c’est surprenant !). Forcément notre héros se sent attiré par elle, il a une irrépressible envie de la… euh… protéger. Mais la belle lui dit « non je ne suis pas celle que tu crois, je suis mauvaise tu sais », alors il lui répond « non, c’est moi qui ait le mal en moi, mon père était un démon ». Après de nombreux échanges de cet acabit on comprend que la fille était l’épouse du fils du seigneur mais qu’elle a fini par le tuer parce qu’il l’a traitait mal. Quant au héros on apprend que quand il dit être le fils d’un démon, ce n’est pas une métaphore, sa tendre maman aurait eu une petite aventure avec le diable. Depuis il promène sa triste mine de paria dans le monde entier pour faire le bien, dans l’espoir que le bien l’emporte dans son combat intérieur... Pendant ce temps il y a plein de gens qui meurt, mais le démon du château refuse d’attaquer le héros, il ne tue que des figurants (l’est pas con ce démon !).
Quant aux pauvres gars qui se sont faits dé-soudés, on emballe leur corps dans des housses en nylon. Hé oui mesdames et messieurs au moyenne âge ils avaient des housses en nylon avec des fermetures éclaires ! Je ne sais pas trop ce qui leur a pris… Peut-être que le tournage avait lieu à côté du tournage de la série « les experts ». Du coup quand le réalisateur a dit à l’accessoiriste d’aller chercher les housses mortuaires, comme ce n’était qu’un stagiaire il a pris les premières qu’il a trouvé sur le plateau d’à côté… Franchement je ne vois pas d’autres explications. Mais ce stagiaire a fait d’autres dégâts. Il se trouve que les vilains badauds qui entourent les châteaux sont restés même après l’entrée du héros. Ils veillent toujours à ce que personne ne s’échappe. Pendant une scène de nuit on voit l’un des badauds sortir une paire de jumelles, tout à fait moderne en plastique et je vous le donne en mille, elle est équipée d’un système de vision infrarouge. Donc à mon avis c’est pareil, le réalisateur dit à notre stagiaire, va me chercher une longue vue, le stagiaire répond « Mais c’est quoi une longue vue ? », on lui répond c’est comme des jumelles. Du coup il cherche, mais comme il ne trouve pas dans ses fournitures, il va voir sur le plateau d’à coté où ils tournent « Predator » et revient avec sa paire de jumelle en plastique. Comme le réalisateur pendant ce temps avait bu un verre avec la séduisante actrice, il n’a pas fait gaffe. Mais bon des jumelles en plastique avec vision nocturne au moyen âge, ça pique un peu les yeux… Et alors ce n’est pas tout il se trouve qu’ils avaient un autre stagiaire sur le tournage…. Parce que les portes du château forts, elles sont un peu… spéciales… déjà elles s’ouvrent toute seule, c’est vachement fortiche, on se croirait au supermarché. Mais il faut voir le bruit qu’elles font. Donc là encore au moment du montage son le réalisateur demande à son ingénieur du son de lui mettre un bruit de porte. Il pense surement à un horrible grincement de bois et de vieux gonds rouillés. Mais l’ingénieur, va boire un coup avec l’acteur qui joue le héros (ben oui pourquoi pas ?), et confie cette tache à son jeune stagiaire. Celui-ci tout juste sorti de l’école, si jeune qu’il n’a jamais entendu parler du minitel, et il se trouve que pour lui un bruit de porte c’est un « pchitt » comme si la porte du château fort du moyen âge étaient sur un circuit pneumatique.
Passons sur ces menus détails anachronique, (il y en a qui disent que c’est fait exprès pour créer un univers original) et revenons à l’intrigue. Le héros et la belle poulette nous ont bien expliqué, dans des dialogues frappant de crédibilité (frappant c’est le mot, on les prend en pleine figure), comment ils sont torturés intérieurement. Tout le monde meurt, au bout d’un moment même le châtelain et son second fils y passent. Et du coup hop dans les housses en nylon volées sur le plateau des experts !
Donc le héros arpente le château en lançant au démon « Fichtre vil démon, qu’il ne t’en déplaise il te faudra bien tâter de mon épée, outrecuidante créature ». En fait non ce n’est pas ce style de film, ça ressemblait plus à : « Bon ben là il va bien falloir qu’on se batte, il reste plus que nous ». Et là, la rencontre tant attendue, sauf, bien sûr, si tu dors déjà. Le héros crie « Lâche pourquoi n’es-tu pas venu m’affronter ? », le démon apparait alors sous les traits d’une très belle blonde (Alors quand même un énorme bon point pour ce film qui a mis une blonde en méchant). Le démon-femme blonde lui dit alors un truc du genre « Beau gosse j’ai bien connu ton père, on est un peu de la même famille toi et moi, si nous copulions pour peupler la terre d’armées de petits démons braillard ? ». Bien sur le héros est outré, puisque c’est un héros. Il se bat alors contre le démon avec sa jolie petite épée. De son côté le démon se bat à mains nus, mais comme c’est un démon, il a des griffes, des tentacules, des dents et d’autres trucs pour lesquels il n’existe pas de mots dans notre langue. Mais je peux vous assurer que les stagiaires avaient amené sur le plateau de quoi débrider l’imagination de toute l’équipe des effets spéciaux.
Parce qu’après ce déluge d’initiatives ils se sont dit qu’il fallait revenir dans du classique, le héros commence par perdre, mais à la fin, comme par enchantement, il gagne ! Youhou ! Là le film est presque fini (enfin !). Il faut encore sortir dare-dare du château qui est en train de s’écrouler et affronter les badauds toujours aussi aimables. Notre héros étant un grand orateur (c’est-à-dire qu’il cogne sur ceux qui ne l’écoutent pas) arrive à convaincre les badauds qui vont alors bader ailleurs.
Voilà la scène finale, il est sur son cheval, à côté de lui la jolie fille sur son propre cheval. Elle veut partir avec lui, il refuse car il reste un « mauvais homme, hanté par le démon », elle lui rappelle qu’elle n’est pas non plus une jeune donzelle innocente. Ils s’embrassent alors. Pendant ce temps le château qu’on voyait en arrière-plan explose. Cependant comme ils n’avaient plus de budget pour cette dernière scène, elle est un peu bizarre. On a l’impression qu’ils ont volé une scène d’explosion à un autre film, tendu un drap derrière les héros et projeté l’explosion sur le drap. Ou alors c’était une référence aux années 1900 au tout début du cinéma, avec une scène toute pourrie…
Bref je vous avais promis le pire film, je crois que j’ai tenu parole. A côté de celui-là même Daredevil est un chef d’œuvre. Chère fidèle lectrice j’espère avoir réussi à te faire pleurer de rire dans le tram à l’évocation de cet après-midi fabuleux.