Présentation du blog

Un petit mot pour dire que toutes les histoires écrites ici sont des histoires vraies, rien n'est inventé.

mardi 24 juin 2014

Achat de mon cheval : 6° partie

Ma jument
Il restait donc une annonce à laquelle je n’avais pas répondu, une jument grise vendue par des gens… qui me font froid dans le dos. Quand j’avais environ 17 ans je montais dans une ferme équestre sympathique. Des amies de lycée m’ont dit qu’elles allaient faire un stage d’une semaine dans un autre club, j’ai demandé à mes parents s’ils pouvaient me le payer, ils ont accepté. J’ai découvert là bas un autre monde, un monde où on n’aime pas les chevaux et où ça s’affiche clairement. Un cheval de 16 ans avait un coup de vieux et c’était clairement dit que s’il ne se bougeait pas il partait à l’abattoir. Ailleurs on peut essayer de les placer ces chevaux, ou au pire si on pense à les abattre on ne le crie pas sur tous les toits… A l’époque je devais bien peser plus de 50 kg, un après midi pendant le stage on part faire un trotting : deux heures de montée raide, tout au trot sans étrier, soit disant pour entretenir les chevaux et parfaire l’assiette des cavaliers, c’est tout aussi intelligent que de lâcher un skieur débutant dans une piste très raide avec des bosses et de lui dire « c’est comme ça qu’on progresse, démerde toi ». Ils m’avaient donné un poney d’environ 1m30. Après tout pourquoi pas, un poney entraîné, pas trop vieux et en bonne santé peut porter un adulte quelques temps. On m’avait aussi donné une cravache en me disant « il est fainéant ». Soit. On part, c’est vrai qu’il n’en rame pas une le poney, on se retrouver vite loin derrière. Au bout de 10 min je n’en peux plus je remets mes étiers, le poney et moi allons mieux, mais il traine toujours. Je m’énerve, je cravache, le poney ne réagit pas, alors j’arrête. Puis arrive une piste en herbe à plat, tous les chevaux devant moi partent volontiers au galop, mon poney panique de se retrouver seul mais semble incapable de prendre le galop. Là je me dis « Il n’est pas fainéant, il a un problème ce poney », j’arrête donc de m’énerver et je l’encourage en douceur. Arrivé enfin en haut on me fusille du regard car tout le monde à du m’attendre. On redescend. De retour au club je m’occupe du pauvre poney qui semble bien naze et un monsieur s’approche et me dit « il est drôlement gentil se poney n’est ce pas ? Déjà si brave alors qu’il n’a que 2 ans ». Là j’ai juste eu envie de rentrer chez moi pour pleurer. A cet âge cette pauvre bête n’aurait rien du faire d’autre que des promenades au pas de 15 minutes, avec pas plus de 25 kg sur le dos. J’en étais malade. J’ai entendu par la suite toutes sortes d’histoire bien horribles sur ce qui se passait là bas. Ils ont d’ailleurs arrêté d’être club, et quand on n’aime ni les gens, ni les chevaux, c’est mieux. Ils faisaient à présent pension et marchands de chevaux.
Bref je n’avais pas envie de les appeler pour l’annonce. L’amie qui m’a accompagné voir le pie de Savoie m’a incité à le faire. Elle m’a dit que s’ils avaient la réputation d’être des gens bornés et sans cœur, le commerce de chevaux était leur principal gagne pain, que si je disais que j’allais mettre le cheval à quelques kilomètre de chez eux ils feraient attention à ne pas me vendre n’importe quoi. Je me lance donc et j’appelle. Au téléphone la voix de la femme me glace le dos, une voix dure et autoritaire qui me rappelle l’époque du stage. Je prends rendez vous pour la jument grise.
Arrivé là bas, la femme vient m’accueillir, elle me dit qu’en même temps que moi une autre dame fera un essai pour une autre jument, elle nous emmènera toute les deux en balades. En préparant les juments je parle à l’autre cliente qui prépare une jument pie alezane. Elle me dit qu’elle a acheté ici un poney de sport à sa fille pour qu’il fasse de la compétition. Qu’il est en pension ici, et qu’il est demi papier. (Demi-papier ça n‘existe pas ou plus, ça veut dire qu’elle s’est faite avoir, le poney ne fera pas vraiment de la compétition). Maintenant elle veut aussi un cheval pour elle, elle voudrait un pie noir aux yeux bleus avec une logue crinière car elle aime peigner les crinières. Elle ne sait pas bien monter à cheval et a peur des chevaux.  En l’absence de la vendeuse je lui glisse que peut être ce qu’il lui faut c’est prendre un gentil vieux cheval en retraite, si elle aime faire des câlins et pas monter, elle n’est pas obliger de monter. Mais non elle veut un beau jeune cheval…
On va dans le manège pour monter, il y a nous deux, la vendeuse et une cavalière qui nous accompagne pour donner un coup de main. Je monte la jument, quand le me penche en avant pour vérifier la sangle pour régler mes étrier, elle réagit immédiatement, elle recule ou par en pas de coté. Elle est très, très vive ! Je me demande si c’est la jument qu’il me faut, je suis dans une phase où j’ai plutôt besoin d’être rassurée. La balade à quatre se passe plutôt bien pour moi, l’autre cliente est dans le doute et la peur. A un moment on se sépare, la vendeuse et l’autre cliente prenne la route et vont nous attendre plus loin, moi je prends un chemin qui monte bien, avec la cavalière pour tester la jument au galop. La cavalière est devant moi sur son immense cheval de CSO, elle prend le trot puis le galop. Ma jument part comme une furie, le chemin est étroit, de chaque coté il y a le talus très raide, à droite c’est l’aval, à gauche c’est l’amont. La jument parviens à sauter dans le talus pourtant escarpé et doubler le cheval. J’ai le temps de voir la cavalière essayer d’attraper les rênes de ma jument, et de lui hurler, « non mais vous êtes folle vous aller vous tuer, laissez la  faire ». La jument double le cheval et revient sur le chemin, elle court à fond la caisse mais ne semble pas folle ou trop dangereuse. Arrivé en haut elle s’arrête d’elle même. On rentre dans le calme. Je dis à la vendeuse que la jument n’est pas ce que je cherche que je veux un cheval plus posé. Je vais pour rentrer chez moi, mais elle me dit qu’elle en a d’autre. Il y a la pie que j’ai vu ce jour là, que l’autre cliente ne semble pas décidé à acheter. Elle a 5 ans, est très calme, elle a déjà fait du club, elle a plus d’expérience en carrière qu’en extérieur, mais elle va déjà bien dehors. Elle doit aussi en faire venir une autre de 6 ans qui a plus d’expérience en extérieur.
Je reviens donc le week end suivant. L’autre jument est … mais oui grise !!!! Ceci dit la pie alezane a beaucoup de blanc, donc je n’aime pas trop, mais le peu de couleur qu’elle a est alezan brulé, donc ça j’adore de plus elle a une très jolie tête légèrement arabisé. J’essaie les deux en carrière, la pie s’incurve un peu dans les angles, alors que la grise ne comprends pas trop ce qu’elle fait là. Pour la pie elle me donne une cravache car elle est bien molle. Bon en carrière la pie va un peu mieux, mais ce n’est pas non plus l’euphorie. On part en balade. La vendeuse monte son cheval et la cavalière qui nous avait accompagnées l’autre fois monte une des juments. Je commence sur la pie. La cavalière se marre ça faisait longtemps qu’elle n’était monté sur un cheval aussi petit, mais elle trouve que la jument grise avance avec volonté et sans peur. On fait du pas, un peu de trot. Puis on change de jument, je monte la grise. On arrive au chemin de galop en montée où je m’étais fait embarquer l’autre fois. La cavalière sur la pie est derrière moi, la vendeuse devant. La vendeuse prend le trot, ma jument se dit « ha on trotte, d’accord, j’y vais », mais elle fait bien attention d’enjamber correctement les racines. Puis la vendeuse prend le galop, ma jument se dit « ha on galope maintenant, d’accord, j’y vais ». Le grand cheval de la vendeuse va plus vite que ma jument, l’écart se creuse, ma jument voit ça et se dit « ha, en fait on galope plus vite, d’accord j’y vais », elle allonge progressivement le galop, jusqu’à ce que l’écart arrêt de se creuser, mais c’est tout, elle reste loin derrière l’autre cheval avec son galop un peu plus allongé mais très calme. Elle rejoint tranquillement l’autre cheval, et là je me dis « hou voilà un très, très bon point pour elle ». On rentre calmement, j’hésite quand même longtemps entre les deux.
Je me décide finalement pour la grise, son absence esprit de compétition, fait partie des critères qui ont fait basculé la balance. Je reviens la semaine suivant avec mon mari et l’amie qui était déjà venue voir le pie de Savoie. Je leur dis que la jument est bien est calme mais qu’en carrière elle galope très vite, je ne comprends pas pourquoi. Lorsque je la mets au galop dans la carrière, mon mari me dit « je n’ay connais rien en chevaux, mais elle ne va pas vite ». Mon amie se marre et me dit « elle ne va pas vite, mais elle manque d’équilibre et se couche dans les virages, alors tu es secouée dessus ». La jument se comporte bien alors on va faire le teste en extérieur toute seule. Je ne sais pas si j’ai envie que ça marche. J’en ai marre de tous ces essais et tous les chevaux que j’ai vu avant ont été des déceptions, mais elle, bof… elle n’est pas belle, pas marante, pas classe, pas câline… C’est juste qu’elle na pas de gros défaut… En balade ça se passe bien, elle regarde tout au cas où, mais ne semble pas avoir peur. Je pars volontairement dans des rues du village qui sont des culs de sac, comme ça je me dis qu’elle n’a jamais du y aller, elle reste tranquille. Bon ben voilà ce sera elle, je rentre quelques jours plus tard elle passait la visite véto et elle était à moi.
Une jument indépendante, avec son caractère, pas difficile car pas dominante, mais pas facile car têtue et qui a parfaitement conscience de n’avoir besoin de personne. Pas une « bonne » jument de loisir, car aucune motivation pour le jeu et la nouveauté, tout doit être travaillé et préparé, mais avec un travail sur la confiance et le respect, on progresse. Une excellent jument de rando : le pied sur, s’économise, ne se met jamais en danger, même dans un près avec des barbelés, des trous, de l’électricité, un point d’eau difficile d’accès. Des débuts en carrière difficile avec des moniteurs qui ne savaient pas comment prendre cette jument sans impulsion, ça prenait la voie « cravache éperons » jusqu’à la rencontre avec un moniteur qui a tout changé, qui m’a montrer  comment on peut faire trouver du confort dans le travail même au cheval le plus déterminé à économiser son énergie du monde !
Bref après toutes ces aventures je n’ai pas trouvé le cheval de mes rêves, (mais je n’avais pas on plus un budget à rallonge,) mais j’ai trouvé le cheval de ma vie. Et je crois qu’elle n’a pas trop à se plaindre non plus de la vie que je lui offre.

samedi 21 juin 2014

Achat de mon cheval : 5° partie

Le pie de Haute-Savoie
Pour celui là j’avais étalé mes recherches plus loin géographiquement. L’annonce parlait « d’un superbe pie alezan aux yeux bleus, expérimenté ». Sur la photo on voit qu’il est en train de grisonner, mais finalement j’avais renoncé à un cheval pas gris…
Au téléphone le vendeur me fait une impression agréable, il est très enjoué et me raconte comme le cheval est volontaire et joueur, un des préférés des cavaliers du club. Quand on le laisse dans le manège il joue avec les quilles.
Après une très, très longue route, j’arrive dans un  petit club, où je suis bien accueillie. Le vendeur m’emmène chercher le cheval au box, je le prépare et on va dans le manège. Le cheval a été très sage. Il a un look spécial, un pie alezan qui grisonne ça fait pie rose. De plus une de ses oreilles a été comme coupée, comme si quelqu’un avait découpé une bande de 3 mm sur tout le tour. Ca se voit car elle est un peu plus petite que l’autre, et surtout la bordure est très fine et les poils qui sont implantés jusqu’au bord, dépassent. Le vendeur ne sait pas ce qui s’est passé.
Arrivés dans le manège il monte le cheval (c’est donc le seul, de tous les vendeurs qui a monté son cheval or ça devrait toujours être le cas !!). Ca se passe bien, il me montre comment il met le cheval en place, quelques figures simples dans le calme. Il fait beaucoup d’équitation western et me montre d’autres chevaux dans le manège qui font le « stop » juste à la voix. Bien sur ce cheval n’en a pas encore le niveau mais il insiste sur l’importance de la légèreté. Pour l’instant tout me plait je suis sur un petit nuage ! Je monte le cheval tout se passe très bien, il est très agréable. Je souhaite l’essayer en extérieur, mais il y a vraiment beaucoup de neige et surtout de glace, car le club est un peu en altitude, le vendeur est un peu inquiet pour moi. Comme la météo annonce de « grosses chaleurs », on convient que je reviens la semaine suivante. C’est bien ça me permet de faire un nouvel essai.
Comme je crois vraiment à ce cheval, la semaine suivante je reviens avec mon mari et une très bonne amie qui a accepté de venir me conseiller. Lorsque j’arrive, le club a une autre allure sans neige. Les chevaux ont été mis au pré. On m’explique comment aller le chercher et j’y vais seule. Il est dans un pré avec 3 autres chevaux. Je l’attrape sans problème, mais pour le sortir j’ai beaucoup de mal à passer le portail il ne veut pas être séparé des autres. Il faut marcher un peu pour rejoindre le club, il brasse tout le long. A l’attache et dans le manège tout se passe bien. Il plait à mon mari et mon amie. Je pars doc l’essayer en balade. On prend le chemin qui passe devant son pré, au début tout va bien, mais quand on dépasse son pré je le sens très tendu. Obéissant, mais en mode cocotte minute qui va exploser. Le chemin mène à une route qu’on prend, je vais le long d’un champ puis je fais demi tour. J’ai un gros doute, avant ça j’ai passé deux ans avec un cheval qui avait peur de tout en balade et j’ai vraiment envie d’un cheval qui part seul sans problème. D’autant plus que je garde en moi un gros stress lié à cette précédente expérience.
Le retour se fait entièrement en descente, le cheval trottine et s’excite un peu, la pression monte dans la cocotte minute. Nous sommes sur la route et nous devons prendre le chemin, qui passe devant son pré et ramène au club. Ce chemin est à ma gauche, en contre bas et il forme comme un virage en épingle, c'est à dire qu’on doit presque faire demi tour. On arrive au niveau du chemin, j’écarte ma rêne gauche et la le cheval saute dans le chemin et fait une fouée de galop. Comme j’ai encore de bons reflexes des deux ans passé avec l’autre cheval qui embarquait souvent de peur, j’écarte encore plus la rêne gauche et le cheval se retrouve bloqué le nez dans le talus qui est très raide, cela sur sa deuxième foulée, il s’arrête. J’ai le cœur qui bas et les jambes qui tremblent, je décide de descendre. Je me penche à peine en avant, il se sent libre et bouge près à pivoter à droite pour reprendre le galop, je me redresse ! Je me demande quoi faire : à chaque fois que je me penche en avant il réagit pour partir. En même temps, en  restant immobile il s’impatiente et commence à piaffer. Je me décide donc à descendre, je suis propre et rapide, j’arrive au sol sur mes deux jambes, les rênes dans la main, avant qu’il n’ait eu le temps de partir. Je le ramène à pied au club. Il galope sur place, sautille, s’agite. Il ne me bouscule pas franchement, il n’est pas agressif, mais il se sent mal, il a peur. Il n’est pas prêt pour moi… Moi j’ai les jambes qui tremblent et je pleure, il me plaisait vraiment ce cheval rigolo qui jouait avec les quilles, dont on s’était visiblement occupé avec respect.
De retour au club je raconte ce qui s’est passé. Le vendeur reconnait que le cheval est peu sortit seul l’an dernier et pas du tout de tout l’hiver, qu’il devait le travailler ces dernier temps et qu’il s’est laissé déborder. Si ça avait été moins loin de chez moi je serais venu monter ce cheval dans le cadre du club avec les conseils du vendeur, mais là j’avais plus de 2h de route pour y aller. On convient que de toutes manières il va devoir travailler son cheval et que si d’ici un mois je n’ai pas trouvé de cheval je le rappelle pour refaire un essai.
Mais dans la pension où je suis actuellement le propriétaire me mets la pression pour faire vite, car sinon il donne ma place à quelqu’un d’autre… En attendant je décide donc d’appeler la toute dernière annonce, il s’agissait d’une jument grise vendue par des gens que je n’aimais pas…. J’ai trouvé là bas une jument sans gros défaut je l’ai achetée, je suis sure que le cheval pie a trouvé une bonne maison.

jeudi 19 juin 2014

Achat de mon cheval : 4° partie

Un grand gris nommé mystère
Voilà j’avais fait depuis un mois toutes les annonces de chevaux pas gris du coin, en désespoir de cause j’attaquais donc les annonce de chevaux gris en commençant par les hongres. Celui là c’était un hongre gris de 8 ans. Au téléphone le mec me dit que c’est la fille qui le monte qui lui a donné son nom, il insiste pour que je l’appelle comme si elle allait me dire énormément de bien de lui. Je finis par le faire, bof la fille dit juste qu’elle s’en est un peu occupé, qu’il est gentil…
Je prends finalement RDV pour un dimanche en milieu de matinée. Le matin du jour en question je me lève tôt car je n’arrive pas à dormir et je passe le temps en allant sur le forum des cavaliers de l’Isère. Une amie à moi est connectée, on s’échange des messages. Elle n’a rien à faire et s’ennuie, elle propose de venir avec moi. Elle habite à coté de chez moi, alors hop c’est parti on y va ensemble. Encore une fois ce n’est pas la porte à coté, on se perd un peu, mais heureusement qu’elle est là et on finit par arriver.
Le mec commence par me montrer un très joli petit bai, mais qui n’a que 3  ans. Je lui dis que moi je cherche un cheval avec du métier, il me répond « mais il va très bien celui là d’ailleurs cet été il part faire les colonies avec les gosses, c’est pour vous dire qu’il est gentil et expérimenté… ». Là je me dis « ho non je suis encore tombée sur un marchand fou ». Un long blabla plus tard on finit par aller voir le près où se trouve le cheval gris, il me montre une jument pleine, puis une autre toute jeune puis… je ne me souviens plus combien de chevaux il me montre au près avant de s’approcher enfin de celui que j’étais venue voir….
Il s’approche un peu vite, veut lui jeter le licol sur la tête, le cheval fait mine de se barrer, le mec se pend à sa crinière et se fait trainer… lamentable… Le cheval finit par s’arrêter, le mec peut lui mettre le licol. On le ramène à la ferme, je lui demande qu’il le monte pour que je puisse voir. Il me dit « ha non non, je ne monte jamais à cheval moi, c’est la jeune fille dont je vous ai donné le numéro qui les monte… ». Bon il va chercher une selle, il la met sur le dos du cheval, il va chercher une sangle, elle est trop courte. Il rouspète en disant que c’est la fille, qu’elle ne range jamais rien… Il revient avec un morceau de corde et fabrique une pauvre allonge de sangle avec ça… Là je le sens très mal, je regarde ma copine car je commence à flipper, elle est très détendue, elle me dit « tu y vas ? ». Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais oui, je suis montée dessus (avec bombe et gilet dorsal comme pour tous mes essais). On fait quelques cercles au pas dans la courette en herbe de la ferme. Puis au trot, puis au galop. Au galop il lance sans arrêt de petit coup de cul, du coup  je suis pendue aux rênes, ça ne va pas du tout. (Avec le recul je pense que cette selle pas du tout adaptée devait lui faire super mal). Je vais pour descendre et rentrer chez moi, mais je croise le regard de ma copine tout joyeux et elle me fait un signe le pouce en l’air, l’air de dire « tout va bien, il te plait ? », je pars donc l’essayer en balade.
Il faut reconnaitre qu’en balade il va plutôt bien. Mais il marche la tête haute avec de petits pas vers le haut. On dirait un cheval d’exhibition qui a toujours marché coincé entre un mors violent et des éperons. Il regarde autour de lui, mais sans peur, on trotte un peu, au retour je le fais monter sur le terre plein central peint en blanc d’une petite route, il ne trouve pas ça drôle, mais il le fait. Bon, en balade il va bien, retour à la ferme.
Je le regarde bien comme il faut, sur les deux antérieurs, au niveau des paturons en face avant, il a deux molettes ou suros à droite et à gauche, je trouve ça louche. Je dis au vendeur que le cheval m’intéresse, que de toutes manières il y a aura une visite véto donc que s’il connait des soucis au cheval autant qu’il m’en parle maintenant qu’on puisse discuter tranquillement de la gravité ou non du problème. Il fait la tête quand je parle de vétérinaire, il me dit que non le cheval va bien. Je lui montre les quatre suros ou molette il répond que ce n’est rien. Je les prends en photo, je lui dis que j’appelle un véto et que je le rappelle. Ma copine a comme moi l’impression d’un cheval d’exhibition, gentil mais probablement un passé pas cool.
En rentrant on se perd complètement, mais on finit par arriver chez nous. J’envoie les photos au véto que je connais et qui ne me répond pas. J’hésite à le rappeler pour le relancer, puis finalement je renonce à ce cheval, tout cela me semble trop risqué. Je rappelle le vendeur pour lui expliquer et il me répond « ha ben c’est mieux comme ça, parce que je n’aime pas quand les gens parlent de véto. La vente d’un cheval c’est une histoire de confiance. De toute manière un cheval soit il marche, soit il marche pas… » Bon ben voilà c’est mieux comme ça !
Au moins ce jour là je n’ai pas complètement perdu ma journée, dans la voiture sur le retour mon amie m’a dit que son copain ne pouvait pas venir monter avec elle et qu’elle n’avait pas très envie d’aller se balader seule, du coup je suis allée faire une balade sympa avec elle et ses deux juments.

mardi 17 juin 2014

Achat de mon cheval : 3° partie

Le cheval au 4 mois de ferrage
Juste pour l’anecdote, je vois une annonce pour un cheval qui semble parfaitement convenir, mais sur l’annonce il est écrit « Super pieds, la ferrure dure 4 mois ». Au début je me dis, c’est un tortionnaire je n’appelle pas. Puis je me dis « ho quand même ça doit être une erreur, j’appelle ». Je l’appelle donc, il blablate longtemps sur son merveilleux cheval, quand il me laisse enfin en placer une je lui demande pour cette histoire de ferrure et il me répond tout  fier «  Oui, oui, les ferrures tiennent 4 mois ». J’ai tout de suite raccroché.

Le géant
Autre anecdote, il y avait une annonce pour un beau cheval d’1m60. Dans la branche haute de mon budget, mais c’était a priori un bon cheval avec beaucoup de sang ibérique. J’ai eu plusieurs contact, mais je n’ai jamais pu voir le cheval à cause de la neige, de ci, de ça... J’ai fini par laisser tomber. Je l’ai revu depuis, il a été vendu en Isère, en fait il s’agit d’un « géant » qui fait un bon mètre soixante dix !! Heureusement que je ne me suis pas déplacée !!

Deux juments de proprio
Dès le début de mes recherches je vois une annonce pour une petite jument baie qui se trouve sur le plateau du Vercors. Une annonce bien détaillée, on sent que c’est un particulier qui aime son animal. J’appelle. Au téléphone la nana est un peu molle, soit elle vient de fumer un pétard, soit elle hésite. Après si elle hésite, hésite-t-elle car elle ment ou parce qu’elle n’a pas très envie de vendre son cheval ? Après les questions de routine je demande si la jument part seule en balade et si elle n’est pas peureuse. Elle me répond qu’elle part seule, mais que les trucs bizarres lui font peur, mais comme pour tous les chevaux. Je lui réponds que si ce n’est pas exagéré au point de poser problème ça me va. Elle est vraiment hésitante (ou droguée). Je lui demande si je peux venir la voir. Pas tout de suite, ils ont encore de la neige sur le plateau et la proprio n’est pas trop libre ce week end là, je dois la rappeler. Je la rappelle plusieurs fois, en laissant à chaque fois un message poli expliquant la raison de mon appelle, pas de réponse… Je finis pas lui laisser un message où je demande, s’il y a un problème, pas de réponse. Je finis par laisser tomber. Plusieurs semaines plus tard je revois l’annonce publiée avec une date récente. Je me dis qu’elle hésitait à vendre mais que maintenant elle est décidée. J’appelle à nouveau laisse mes coordonnées, elle ne m’a jamais rappelé….
Une autre annonce du même type, bien détaillée d’un particulier qui aime son animal. Les échanges se font par mail, la personne me dit qu’elle préfère le mail au téléphone car elle travaille tard. Elle me décrit très bien sa jument une trotteuse avec laquelle a fait un bon travail de dressage. Elle me parle tellement bien de sa jument que je me demande la raison de la vente, mais au fil du temps vu que tous les mails que je reçois elle les envoie tard le soir en sortant du boulot, je me dis quelle doit trop bosser et ne pas avoir le temps de s’en occuper. Quand j’envoie un mail elle ne me répond que le soir tard, moi je réponds le lendemain du coup ça dure un peu. Après quelques jours d’échange je décide de passer la voir le week end suivant, on est lundi ou mardi. Elle est d’accord, je lui demande quand je viens, samedi ou dimanche ? matin ou après midi ? Elle me répond samedi. Le lendemain je lui réponds matin ou après midi ? vers quelle heure ? où êtes vous ? Elle me répond le matin vers 10h. Je lui dis d’accord, dites moi où vous êtes. Le vendredi soir je n’ai toujours pas de nouvelle… bon… par mail et sur son répondeur je lui dis que samedi je me lève tôt comme pour aller la voir et que si d’ici là elle m’a répondu par mail en me donnant l’adresse je viendrai. Le samedi matin rien… Le samedi dans la journée je lui écris pour savoir si elle veut que je vienne dimanche, rien… Je lui envoie un dernier message en lui disant que la jument m’intéresse et que si elle souhaite que je vienne la voir, elle me contacte. Je n’ai jamais eu de retour.

lundi 16 juin 2014

Achat de mon cheval : 2° partie

Le DSA pie et la jument surprise
L’annonce concernait un Demi Sang Arabe pie noir à 3 000 € de 6 ans. J’appelle pour prendre RDV, l’homme au téléphone me dit qu’il a aussi une jument de 10 ans qui pourrait m’intéresser, il dit que les gens qui lui ont vendu on prétendu que c’était une barbe, mais que comme elle n’a pas de papiers, il ne préfère pas s’avancer. Il ne m’a pas dit quelle robe, j’en déduis qu’elle est grise ou peut-être alezane.
Pour y aller c’est la galère, c’est loin, c’est long, je me perds… Du coup j’en envie de faire pipi, donc je m’arrête et je fais dans la neige, parce que, oui, dans ce coin il y avait encore de la neige en avril… On n’appelle pas ça les terres froides pour rien. Heureusement en arrivant chez le gars je découvre que chez lui il n’y a pas de neige. Bon du coup ce n’est pas sa faute mais j’arrive un peu de mauvais poil.
En arrivant il vient m’accueillir et me dit « Concernant le Demi Sang Arabe à 4 000 €, (4 000 € !!!! Pour être honnête c’est dans le prix du marché si le cheval a des papiers, part seul et a de solides bases et quelques capacités, mais moi j’avais 3 000 € en tête !!), et attendez la phrase n’est pas finie. Je la reprends : « Concernant le Demi Sang Arabe à 4 000 € des gens me l’ont réservé (moi intérieurement : non mais quel con tu m’as fais faire tout ce trajet pour rien), mais bon c’est juste à l’oral, hein tant que ce n’est pas signé ce n’est pas sur ». Il me fait un grand sourire (Connard !). Je lui fais quand même remarquer qu’il aurait pu me le dire que le cheval était réservé, je serai venue plus tard s’il n’était pas pris. Il me répond « mais c’est pas grave j’en ai d’autres à vous montrer » (ben voyons ! connard !).
On se dirige donc vers ses boxes il me montre un trotteur réformé des courses, un géant d’1m70. C’est juste pas possible que j’arrive à monter dessus, je le lui fais remarquer, moi je cherche 1m50 à 1m55. Il me répond que les trotteurs ont mauvaise réputation alors que ce sont des chevaux formidables. Oui mais lui, il est trop grand pour moi. En plus il les ré-éduqe, donc ils galopent bien. Oui mais lui, il est trop grand pour moi. En plus ils sont rustiques, généreux, endurants… Oui mais lui, il est trop grand pour moi !!
Au bout d’un moment, il lâche le morceau et me propose d’aller en voir un autre. Cette fois c’est un pur sang anglais, réformé des courses également. Il me dit que c’est un bon cheval de sport, avec un bon galop. On rentre dans le box et … il est encore plus grand que l’autre, je peux presque passer sous son ventre !!! Il me refait son baratin de vente. Oui mais lui aussi il est trop grand pour moi. Après avoir parlé un long, long moment, il finit par renoncer. Enfin !
On finit par se diriger vers le près du DSA pie et de la jument dont il m’a parlé. On arrive, les chevaux, une petite dizaine, viennent nous voir. Il s’approche du DSA, le cheval fait mine de fuir, il se jette sur lui et le chope par la crinière. Le cheval prend le trot, lui se fait trainer sur 5 m avant de lâcher… Ok là j’ai juste envie de m‘enfuir.
Il me montre alors la jument dont il m’a parlé, de loin bingo elle est grise, chuis trop forte. On s’approche, le bon point c’est qu’elle ne s’enfuit pas. Par contre la jument qui est peut être barbe... comment dire… Imaginez un percheron nain d’1m45 et gras comme un cochon, donc aussi large et haut, et bien voilà vous y êtes presque. Rajoutez un dos creux et vous êtes arrivés ! Je lui dis que je cherche un cheval plus léger et je m’enfuis en courant.




L’arabe noir et l’alezane…
J’étais en contact avec un club depuis deux semaines pour une alezane avec papier, la race n’étant pas écrite dans l’annonce j’en ai déduis qu’il s’agissait d’un trotteur. Je devais la voir un samedi matin, mais à cause de la neige ils n’avaient pas pu la ramener au club. Lorsqu’ils m’appellent le vendredi soir pour me prévenir, on se dit que je reviendrais le samedi suivant. La semaine suivante je rappelle dès le jeudi pour fixer un RDV mais je n’arrive pas à les joindre.
Le vendredi soir je vois une annonce : pur sang arabe noir 3 000 € en Isère. Pour un cheval à papier et sans problème c’est carrément en dessous du prix du marché, il vaut facilement de 4 000 à 6 000 €. L’annonce vient juste de sortir, j’appelle. Je me dis que ça doit être un cheval vaguement arabisé bai brun qu’ils font passer pour un pur sang arabe. Mais non, au téléphone le monsieur m’explique que c’est un cheval plein papier, sans problème, mais qu’ils veulent qu’il soit bien dans sa nouvelle maison, j’ose à peine y croire. Il a déjà fait des courses d’endurance donc il a de l’expérience, il a de plus un excellent cardiaque. Je propose de passer le voir le lendemain, comme j’espère encore voir l’alezane le matin je propose de passer à 16h.
Finalement impossible de joindre le club, j’ai renoncé définitivement à cette jument alezanne…
En début d’après midi je pars donc voir le cheval de mes rêves, enfin j’espère. Il y a quand même une heure et demie de route. J’arrive pil poil à l’heure. Arrivée devant la maison j’appelle sur un portable pour signaler ma présence. La dame me répond « Mon mari va s’occuper de vous je suis en train de faire essayer le cheval » ! Je ne trouve aucun mot pour exprimer ce que j’ai ressenti à ce moment là, ça ressemblerait à « PUT@INDEB@RDELDEMERDE VOUS POUVIEZ PAS LE DIRE AVANT QUE JE ME TAPE LA ROUTE ». Quand le mari vient me voir je lui fais remarquer que ce n’est pas respectueux de m’avoir fait faire toute le route si le cheval risque d’être vendu. Il me dit que j’ai appelé la première hier soir, mais que les gens viennent de Marseille et qu’ils allaient dans le nord, qu’ils ne pouvaient l’essayer que ce jour là à cette heure là, qu’ils sont très motivés car il a un bon cardiaque donc il fera un bon cheval d’endurance… mouaipf, même si cette histoire est vraie je lui fait remarquer que comme il savait que moi j’habitais à Grenoble, ils auraient pu m’appeler pour me prévenir et que si le cheval n’était pas pris j’aurai pu passer le dimanche… « Mais mademoiselle, ne vous décourager pas ils ne vont peut être pas le prendre… » « PUT@INDEB@RDELDEMERDE » !!
Bref en attendant il me raconte sa vie et celle de leurs chevaux. Sa femme et lui ont pris de long congés parentaux, ils ont eu 4 chevaux arabe et ont fait de l’endurance. Maintenant qu’ils ont repris tous les deux le travail ils n’ont plus temps de s’occuper de ces quatre chevaux. Ils en ont déjà vendu un et maintenant ils vendent celui là. Ils gardent une jument au mauvais caractère qu’ils jugent un peu dangereuse pour être vendue, ainsi qu’une pouliche qu’ils ont fait naitre. En me racontant ça on se promène autour de leur magnifique maison et on voit la pouliche qui fait des aller retour de mauvais poil dans son près, en effet elle n’est pas ravie de se retrouver seule. Tout cela m’a l’air sincère. Je n’en suis que plus malheureuse de risquer de rater ce cheval…
Lorsqu’ils rentrent, la femme du monsieur sur la jument, et une jolie jeune blonde sur le cheval noir, je vois que c’est mort, elle a le sourire jusqu’aux oreilles. Elles viennent me dire que la fille prend le cheval, et tout le monde se met à discuter, je n’arrive pas vraiment à m’éclipser, car je ne voudrais pas avoir l’air impolie. Maintenant avec le recul, je me demande bien pourquoi... A un moment la vendeuse me dit « vous voulez peut être aller le mettre au box », comme si ça pouvait me faire plaisir. Je dis oui et j’emmène mon rêve dans son box. Je suis quand même contente de l’avoir vu, c’était vraiment une claquette et même s’il est juste sublime je me dis qu’il est quand même un peu fin. Je le mets au box, il est super gentil… La jument est déjà au box. En sortant j’entends un cheval tiquer à l’appui je me retourne pour voir lequel des deux a fait ça, mais ils sont tous les deux immobiles au dessus de leur porte. Je me console en me convainquant que c’était le petit noir qui tiquait et je prends ma voiture pendant que sa future proprio continue à parler le sourire jusqu’aux oreilles. Je me sens triste, furieuse, dégoutée, et je me demande si je m’en remettrais un jour…
En fait oui, ma jument n’est pas belle mais je me marre bien avec….

dimanche 15 juin 2014

Achat de mon cheval : 1° partie

 Introduction
Quand j’ai cherché mon cheval j’avais deux critères importants :
La taille : pas trop grand pour que je puisse monter dessus sans trop tirer sur mes bras pour ne pas lui démonter le dos, pas trop petit pour que monsieur Jimie puisse monter dessus. Pour que le cheval puisse aussi porter des charges un peu lourdes toute une journée en rando et enfin pour que je puisse trouver ma place en dressage sans trop déborder de partout.
Un cheval « loisir », c'est à dire assez cool et sympa, plutôt rustique, bien dans ses pompes, pas trop tordu et avec un peu d’expérience.
Sur ces deux critères vous allez voir que je n’ai rien lâché. J’avais aussi des préférences : plutôt un hongre car les juments sont plus chères et ont parfois des problèmes de santé ou de comportement liés à leurs cycles hormonaux. N’importe quelle robe sauf gris, j’ai toujours trouvé ça moche et en plus c’est salissant. De préférence un dos court, ça fait moins d’ennuis, mais surtout pas de dos long….Vous connaissez Only ? :-) vous savez donc ce que j’ai….


Le Hongre et la jument qui n’était pas chez un marchand
Il y a avait deux annonces dans la drome, pour un même numéro de téléphone :
- Un hongre Palomino de 6 ans d’environ 1m50, parfait pour le western
- Une jument baie de 8 ans, d’environ 1m60, hispano arabe
Les deux chevaux sont sans papier et vendus 3 000 € chacun ce qui était largement au dessus du prix du marché. Donc lorsque j’appelle pour savoir si les deux chevaux sont toujours à vendre, je fais remarquer qu’à ce prix là ils doivent être bien dressés.  Je demande s’ils partent seuls en balade, s’ils sont sur la main en carrière avec de belles transitions en équilibre, s’ils font des épaules en dedans, on me répond que oui. Je demande alors un RDV pour venir les voir, et là le mec me dit « vous savez, c’est une écurie de proprio, on n’est pas marchand de chevaux »… là je suis perplexe je n’ai rien demandé, et dans l’absolu ça ne me gène pas que ce soit un marchand s’il est correct. Bref je suis comme deux ronds de flans, et je demande juste quand je peux venir voir les chevaux.
Maintenant avec le recul, je peux vous le dire j’aurai du me méfier de cette remarque…. Bref, toute naïve que j’étais à l’époque j’y vais.
Lorsque j’arrive un monsieur m’accueille et me dit, « la jument est en cours avec la monitrice, on va voir si vous pouvez la monter ». On descend dans une petite carrière couverte d’obstacle où deux cavalières sont à cheval avec une monitrice. Le monsieur explique que je suis là pour essayer la jument et la monitrice décide d’interrompre le cours et me permet de l’essayer tout de suite. Je remercie sa cavalière et je demande à la monitrice de la monter, car en effet lors de l’achat d’un cheval il faut toujours voir le vendeur monter le cheval avant de mettre ses fesses dessus. Ainsi, si on juge le cheval dangereux on ne monte pas dessus. Mais le vendeur et la monitrice insiste pour que je la monte moi même, en me disant que je suis en parfaite sécurité avec une bonne jument une bonne monitrice.
Bon, je monte dessus : première constatation « yes ! 1m60 j’arrive quand même à monter dessus », bon en réalité elle devait faire moins que ça. Deuxième constatation, ils lui ont attaché un truc bizarre à la muserolle pour faire une martingale fixe. Aïe, donc ça veut dire qu’elle lève la tête assez pour que ça les saoule, et qu’en plus ils lui ont mis un truc qui non seulement n’a jamais ré-éduqué un cheval mais en plus à tendance à les inciter à tirer encore plus en leur offrant un point fixe. Je la mets au pas, rênes longues, elle se met au trot. Je lui demande de repasser au pas, elle s’exécute, je rends les rênes, elle repasse au trot. On recommence comme ça 4 ou 5 fois puis je renonce. Je la mets au trot, puis je me détends, je rends légèrement les rênes, elle passe au galop. Je la repasse au trot et dès que je relâche elle repend le galop, encore une fois, toujours la même chose. Là ça commence à me taper sur les nerfs. Je vois tous les obstacles autour de moi et je me dis que si ça fait une heure qu’elle galope pour aller sauter, elle est peut être en mode galop. Je demande quels exercices étaient en cours et comment ça se passait. La monitrice me dit alors qu’ils n’avaient pas commencé, qu’ils n’en étaient qu’à la détente. Je descends : 3 000 € pour un cheval qui n’est même pas capable de rester dans l’allure demandée ! Il ne faut pas pousser mémé dans les orties, pour moi elle vaut deux fois moins.
La monitrice continue son cours et le monsieur m’emmène voir le hongre. Un joli petit bout de truc. Il est à coté de deux jument France Montagne de 10 et 12 ans, soit disant plein papier. Elles ont à 2 500 € chacune je trouve que ce n’est pas cher pour du plein papier, et qu’elles ressemblent plus à des mérens que des France Montagne, mais il soutient mordicus qu’elles sont France Montagne plein papier. Elles sont de toutes manières plus lourdes et plus âgées que ce que je cherche.
Je passe un long moment avec le hongre car je dois attendre que la monitrice ait finit son cours pour aller monter sous sa responsabilité. Du coup je l’emmène faire un petit tour en main sur le parking, je le trouve plutôt sur l’œil pour un cheval qui part seul en balade. Ceci dit tout le temps que je passe à le brosser et à le câliner est très agréable, de plus il est esthétiquement très beau avec sa robe dorée et sa longue crinière, je me dis que si ça ne colle pas ça va me crever le cœur. J’essaie de garder la tête froide. Je finis par aller enfin dans la carrière et là c’est exactement le même scénario qu’avec la jument : du pas il prend le trot sans interruption et du trot il prend le galop ! Je descends en disant qu’au téléphone on m’avait parlé de chevaux en place aux trois allures, qui faisaient des épaules en dedans, super éduqués ! (j’aurai du demander s’ils passagaient et piaffaient aussi, le mec m’aurait surement répondu oui et j’aurai cerné le personnage, ça m’aurait évité un déplacement). La monitrice a l’air gênée, je lui dis qu’il y a de longs mois de travail avant qu’un de ces chevaux ne vaillent 3 000 €, elle le reconnait.
Avant que je parte le monsieur me montre d’autres chevaux : un géant gris tout en os, au dos aussi creux qu’une assiette à soupe, euh non merci… Puis un très bel entier bai brun, euh… oui mais il est entier là… Il me dit qu’ils viennent tous les deux d’Espagne comme les deux chevaux que j’ai essayé et là je me souviens : on n’est pas un marchand, juste une écurie de propriétaires… et la marmotte elle met le chocolat…. Il faut savoir que les marchand français font passer aux marchands espagnols des trotteurs non éduqués, et que les marchands espagnoles les vendent comme « selle français sans papier vraiment pas cher ». Et les espagnols refourguent au français toutes les carnes qu’ils ne veulent pas. Si elles ont un peu de crinière ça devient des Pur Race Espagnol sans papier pas cher… Ils ne sont pas fous, les bons chevaux ils les gardent. Bien sur il y a quelques marchands français qui vont trouver de bons chevaux espagnols, mais dans ce cas là ces chevaux sont vendus au prix du marché, et en plus ils ont vécu un très long voyage en camion dans des conditions qu’on ne pourra jamais vérifier. J’essaie de partir de là, mais il insiste pour que j’essaie une des deux Franche Montagne, il finit par arriver à m’en faire essayer une.
J’arrive dans la carrière, je me mets au pas rênes longues, elle reste au pas ! Purée c’est pas trop tôt ! La monitrice me dit que ce n’est prudent de lâcher les rênes sur des chevaux que je ne connais pas. Ca me met un peu plus en colère car je suis venu voir des chevaux normalement parfaitement éduqués, mais elle a raison et je note dans un coin de ma tête d’être plus prudente à l’avenir. Je suis piste à main gauche, au bord de la carrière, à ma droite, il y a un près avec un cheval. La jument qui est stressée d’être seule fait demi-tour par la droite pour se rapprocher du cheval. Je fais une rêne d’ouverture à gauche pour la ramener, de toutes mes forces, rien à faire, elle en répond ni aux jambes ni à l’action du mors. Je descends de cheval, la monitrice me dit « vous n’essayez vraiment pas longtemps, comment pouvez vous vous faire une opinion si vite », je lui réponds « 2 500 € ! Sincèrement vous trouvez qu’il faut des heures pour se rendre compte qu’elle ne les vaut pas. Si vous la travaillez et qu’elle répond bien aux ordres elle les vaudra peut être, mais là il ne faut pas exagérer ». La monitrice reconnait quand même que j’ai raison….
Je rentre chez moi après avoir bien perdu mon temps.