Présentation du blog

Un petit mot pour dire que toutes les histoires écrites ici sont des histoires vraies, rien n'est inventé.

dimanche 29 novembre 2015

Au canada

Je suis adolescente et en vacances au Canada, en « Colonie de vacances ». On dort dans des campings, c’est convivial. Nous sommes à l’ouest du Canada, dans la partie anglophone. Ce soir là je vais tranquillement prendre ma douche, quand une dame m’adresse la parole. Elle parle très vite et je ne comprends pas où elle veut en venir. Je lui dis en essayant de bien articuler :
« Can you speak slowly, please, I don’t understand »
Puis comme je me sens honteuse de mon très mauvais anglais, j’ajoute
« I am sorry, I’m french »
Son visage s’épanouie, elle sourit et me dit
« Ha, you come from montrile »
Là je suis embêtée, qu’est ce qu’elle a dit ? Que je venais de Montrile ? C’est quoi Montrile ? Mon Trile ? Mont Rile ? Montri Le ? Du coup je souris bêtement et je répète :
« I am French ». Elle sourit toujours et répond
« Yes, you come from montrile »
… Elle lit l’absence de compréhension sur mon visage, réfléchit un peu puis dit « Montrile… kébec… »
Je réfléchis… je réfléchis, Quebec, qu’est ce qu’il y a au Québec ? Et là ça y est j’ai une illumination, elle parle de Mont Real au Québec !!! Je lui réponds donc :
« No, I’m french, I come from France ». Elle continue :
« Yes, Mont Real, Quebec ». Purée c’est pas vrai je parle si mal que ça ?
« Euh, France, … like Paris… in France ».
« Oh that France, OK ! »

Cette conversation je l’ai eu plusieurs fois par la suite. A chaque fois que je demandais aux gens de parler moins vite car je ne comprenais pas, et que j’ajoutais que j’étais française, ils me demandaient si je venais de Mont Real ! Et à chaque fois quand je corrigeais en disant que je venais de la France de l’autre coté de l’atlantique, autour de Paris, ils me répondaient « ha d’accord l’autre France ». Hallucinant, surtout que je pense que les québécois parlent correctement anglais, alors que moi… Bref à la fin je disais directement que je venais de Paris (bien que ce ne soit pas vrai) et on se comprenait tout de suite.

jeudi 17 septembre 2015

Le bon exemple chez les poneys

C’est une femme qu’on va appeler Mme X (pour faire original), elle a 2 poneys islandais et un poney shetland. Nous les appellerons Jis pour le Jeune Islandais, Vis pour le « vieil » Islandais et bien sur Shet le shetland.
Elle a d’abord acheté Jis dans un élevage, né en France et sa mère était née sur le sol français elle aussi (meuh non je ne suis pas raciste, ça compte pou la suit de l’histoire). Mme X pensait bien faire en prenant dans un élevage ou les chevaux vivent en troupeau au pré, sauf que là c’était un peu trop. Jis n’avait jamais rien vu de sa vie, ni voiture ni vélo, ni vétérinaire, il n’avait jamais été manipulé ni licolé, rien… du coup leur relation était parfois difficile il fallait faire preuve de beaucoup de patience et lui laisser le temps pour tout…
Un jour quelqu’un lui dit « Oh tu aimes les islandais ? Il y a un club qui ferme et qui brade ses chevaux, ils ont un islandais dont ils n’arrivent pas à se débarrasser, car il a trop de caractère pour les enfants ». Mme X a envie de le sauver et sent bien qu’elle a besoin de ne pas s’enfermer dans la relation avec Jis. Comme elle a suffisamment de temps et d’argent pour l’assumer elle achète Vis. Elle se renseigne et apprend que Vis est née en France, mais d’une mère importée qui a grandit en liberté en Islande.
Elle quitte la pension où elle est et s’installe dans un pré, elle enseigne à chacun de ses poneys à rester seul quand elle sort l’autre, mais elle sent du stress chez celui qui doit rester seul. Elle achète alors Shet pour tenir compagnie à celui qui est au pré. (Et Shet ayant un caractère joyeux et farceur elle doit aussi le sortir et s’occuper de lui… haaa les bêtes…).
Quand il est arrivé Vis était un peu renfermé sur lui-même, discret, pas un meneur. Jis avait un sacré caractère, du genre à s’imposer sans trop se poser de question. Shet est un clown, pas un tyran, mais avec son caractère et du genre à faire ce qu’il veut quand il veut.
A vivre ensemble tous les trois ils vont beaucoup changer.
C’est l’hiver, il fait froid et l’eau gèle presque tous les jours dans l’abreuvoir. Mme X passe tous les matins apporter de l’eau tiède aux poneys, Vis reste un peu en retrait mais Jis et Shet se jettent dessus. Comme tous les chevaux (tous les animaux même) boire de l’eau glacée ils n’aiment pas trop. L’hiver est long et ce petit cinéma dure longtemps. Un jour Jis et Shet ne viennent pas boire, Mme X s’inquiète, elle les appellent, ils viennent lui dire bonjour mais ne boivent pas… Elle repasse à midi et le soir voir s’ils vont bien et s’ils ne sont pas déshydratés, ils vont bien. Le soir elle leur amène à nouveau de l’eau tiède, qu’ils ne boiront pas. Lendemain et les jours suivants pareil : ils ne boivent pas l’eau tiède qu’elle amène. Ils ne boivent pas non plus l’eau froide, ni l’eau très froide de l’abreuvoir quand elle casse la glace. Elle ne les voit jamais boire devant elle, pourtant ils vont bien.
Arrive le week end, elle passe la matinée avec eux, mais n’en voit aucun boire. Puis en début d’après midi, vers midi solaire, alors qu’elle est en train de s’occuper d’eux au pré, elle voit les trois chevaux se diriger vers l’abreuvoir. Chacun d’eaux prend une gorgée dans sa bouche la garde longtemps puis l’avale. Ils réchauffent l’eau dans leur bouche avant de l’avaler ! Pour boire la quantité d’eau dont ils ont besoin pour tenir la journée ça peut leur prendre plus d’une heure ! Il est très probable que Vis ait appris ça de sa mère et l’ait transmis aux autres.
En effet quand Mme X regarde leur comportement elle voit que Vis commence à prendre le dessus et à cadrer les turbulents Jis et Shet.
Le printemps arrive, dans la journée chacun des trois poneys fait ce qu’il veut, mais dès que le soleil se couche, Vis va se mettre au centre du près à l’endroit où il a le plus de visibilité sans être gêné par la cabane ou les arbres. Si Jis et Shet ne le suivent pas il va les chercher et les force à rester dans une zone dégagée où il peut les voir. Il veille toute la nuit. Jis et Shet ont le droit de brouter, dormir ou jouer, ce qu’ils veulent tant qu’ils restent dans la zone dégagée que surveille Vis.
C’est l’été maintenant, les règles pour la nuit sont toujours les mêmes, mais il fait chaud la journée et Vis a besoin d’une sieste à l’ombre. Il choisit d’aller dans la cabane. Celle-ci est compartimentée en trois « pièces » quand Mme X s’occupent d’eux ils ont chacun leur partie. Pas question pour Vis de faire la sieste et laisser les deux autres sans surveillance. Donc à chaque fois qu’il veut aller se reposer, il va chercher les autres, les force à rentre dans leur partie de la cabane. Avant d’aller lui aussi dans la cabane il attend un peu pour être sur qu’ils vont y rester. Maintenant ils ont l’habitude, ils rentrent la tète en avant et ne bougent plus. Quand il est sur que personne ne bouge, Vis va dans sa partie, il rentre les fesses en premier et garde la tête à l’extérieur pour surveiller…
Quel Dommage que ne chevaux domestiques n’aient gardé aucune règle de leur vie ancestrale et que le seul instinct qui leur reste aujourd'hui soit celui de manger à se faire péter le bide…

lundi 27 juillet 2015

Arnold Lee contre Droopy

J’ai deux chiens, l’un d’eux est fort comme Arnold Schwarzenegger et vif comme Bruce Lee, nous l’appellerons Arnold Lee (oui parce que Bruce Schwarzenegger, c’est trop pénible à écrire…). L’autre  est blanc et noir, avec de grandes oreilles, et des babines pendantes, il est tout mou et dort tout le temps. Bref il y a à la fois le physique et l’énergie du personnage de Tex Avery : Droopy.
Arnold Lee adore jouer, c’est un grand enfant (super costaud le gosse, mais gentil comme tout). Quand il a envie de s’amuser il prend un jouet dans sa bouche et l’agite sous le nez de Droopy. Comme c’est Arnold Lee il fait des bonds énormes à une vitesse vertigineuse. Du coup Droopy le regarde faire, les yeux vides et l’air blasé, Droopy quoi... Arnold Lee a compris au fil du temps que pour motiver les autres chiens à jouer avec lui il fallait descendre à leur niveau. Du coup il se contente de faire des petits sauts tranquilles tout prés de Droopy. Droopy commence à regarder le jouet avec intérêt, puis il essaie mollement de l’attraper. Ce petit mouvement mollasson de Droopy crée une telle joie chez Arnold Lee que le voici à nouveau à faire des bonds de malade dans toute la pièce.
Droopy décroche instantanément et regarde par la fenêtre. Après avoir fait quatre fois le tour de la pièce comme un taré, Arnold Lee se rend compte qu’il est de nouveau tout seul, déçu il retourne doucement près de Droopy en ne bougeant pas trop. Droopy refait une tentative, Arnold Lee fait un grand bond en arrière, mais Droopy ne bouge pas pour le suivre… alors Arnold Lee revient doucement vers Droopy.
Droopy essaie encore d’attraper le jouet, cette fois Arnold Lee ne bouge pas, Droopy attrape alors un coté du jouet et commence à tirer. Fou de joie Arnold Lee tire comme un forcené et fait un bond immense, Droopy lâche sa prise. Arnold Lee fait un « tour de la victoire » en bondissant énergiquement dans toute la pièce en secouant violemment  le jouet, c’est pour être sur qu’il soit bien mort (on n’est jamais trop prudent). Puis comme c’est le jeu, il revient près de Droopy pour re-jouer. Droopy boude un peu, Arnold Lee doit de nouveau se tenir juste à coté de lui et ne plus bouger une oreille pour que Droopy daigne faire l’effort d’attraper le jouet. Cette fois Arnold Lee se retient, au lieu de tirer de toutes ses forces, il se contente de résister à la traction de Droopy. Il est tout content et remue la queue comme un chiot. Droopy est concentré, il sert les dents et tire. Mais de nouveau Arnold Lee récupère le jouet grâce à  une petite traction bien placée. Il refait son tour de la victoire et revient tout près de Droopy. Arnold Lee ne bouge pas, mais Droopy boude… Arnold Lee  lui met de tous petits coups de tête délicats, il essaie de mettre de force le jouet dans la bouche de Droopy, à force de patience, Droopy se décide à refaire une tentative.
C’est reparti, ils tirent tous les deux. Arnold Lee sent que Droopy va se démotiver alors il lâche le jouet, genre « oups ! ben dis donc t’es trop fort toi, tu m’as bien eu ». Droopy fier de sa victoire fait demi tour et veut s’enfuir avec le jouet, mais il se retrouve coincé face au mur. Arnold Lee le contourne par la droite pour venir chercher le jouet et refaire une partie. Hélas Droopy se tourne à gauche et Arnold Lee se retrouve face à une paire de fesses. Ce n’est pas grave ce jeu là aussi lui plait (en fait tout est un jeu pour lui…), tout content il fait le tour de Droopy par la gauche en faisant de grands bons de joie. Dès qu’il arrive près de la tête de Droopy, celui-ci se tourne sur sa droite et Arnold Lee se retrouver à nouveau face à des fesses… Là il commence à avoir un doute. Avec un peu moins d’enthousiasme il refait le tour de Droopy et s’approche du jouet. Droopy fait encore demi tour et cette fois il lâche un petit grognement qui signifie « bon tu me lâches sale gosse ! ».
Hé oui quand Droopy joue c’est pour gagner, pour montrer qu’il est fort. Le jouet est à lui maintenant et il va prendre plaisir à déchirer le bout de tissu.
Arnold Lee ne comprend pas, le but de jouer c’est de jouer. A quoi servent les jouets si on ne les partage pas ? Arnold Lee prend son air malheureux qu’on lui connait bien, il est tout penaud et ne sait pas quoi faire de sa vie…
Heureusement il a des maitres compatissants, l’un d’eux ramasse un autre jouet et c’est parti pour un tour. L’avantage avec les maîtres c’est que quand Arnold Lee lâche le jouet pour les motiver, car, oui, eux aussi ont besoin d’être re-motivés, les maîtres ne partent pas avec le jouet, ils lui lancent le jouet, et … c’est très drôle car tout est drôle avec Arnold Lee…
Les gens croient toujours que c’est Arnold Lee à cause de sa puissance le dominant, quand on leur dit non ce n’est pas le quatre-quatre surpuissant, mais la brêle qui est le chef entre nos deux chiens ils ont toujours du mal à nous croire.

dimanche 12 juillet 2015

La diplomatie

On avait déjà remarqué que les chiens était diplomates. Par exemple si on appelle un de nos chiens et qu’on a à la main un truc qui annonce quelque chose de désagréable (genre le produit pour laver les oreilles), le chien n’a pas envie de venir. Mais il ne souhaite pas nous désobéir ouvertement, alors il vient, mais en cours  de route il trouve une diversion, genre « ho regarde une fleur, il faut à tout prix que je m’arrête pour la  renifler… »
Mais ils savent aussi utiliser un exutoire du type « bon de colère ». Notre premier chien avait vraiment un caractère de gardien et se devait d’aboyer dès que quelqu’un se présentait au portail, il se devait également d’aller renifler le visiteur pour être sur que tout aille bien. On travailler sur le fait de rester assis jusqu’à ce qu’il se calme avec un étranger au portail, il ne devait en aucun cas aller vers l’étranger, il ne devait pas me dépasser. Il a essayé d’obéir pendant 10 secondes : à moitié assis, à se dandiner de stress, puis il est parti en courant au fond du jardin a pris un bâton dans la bouche et s’est acharné dessus… Seule façon pour lui de se détendre sans désobéir.

dimanche 7 juin 2015

Manque de culture ?

Je suis lycéenne. Ce jour là je suis invitée à manger chez une amie, nous dinons avec sa mère. Une femme assez classe, intelligent et cultivée. Elle enseigne l’anglais. A table elle me parle un peu de la grande Bretagne. Soudain elle me demande si je connais Machine Truc, puis me fixe. Je suis hyper gênée, je me dis que ça doit être un membre du gouvernement ou de la famille royale. Je ne suis pas sure de connaitre le nom du premier ministre et je sais qu’il y a deux jeunes princes William et Harrry, mais je ne sais rien d’autre…
Je commence à me tortiller sur mon siège, je suis hyper gênée… heureusement mon amie vient à ma rescousse « non mais ne t’inquiète pas comme ça c’est une des ex spice girl »… Bon là c’est clair « ex spice girl »  + Victoria, je vois même à quoi elle ressemble. Finalement je n’ai pas eu honte de mon maque de culture.
Pour ma défense elle était moins connue avant d’être madame Beckam et franchement quand la mère de mon amie a dit « Victoria Adams » hors de tout contexte c’était un peu dur à trouver.

Les randonneurs égarés

Je suis en vacances. Je suis avec des amies et nos chevaux dans un grand gite. C’est une amie d’une amie qui nous accueille généreusement dans son gite. Ca se passe à la bonne franquette. Un soir elle a cependant de vrais clients qui ont réservé.  Elle nous demande donc que nos affaires soient bien rangées et qu’on ne rentre pas trop tard de notre balade pour que l’apéro et le repas puissent se faire à des heures raisonnables. Les randonneurs attendus sont un couple de cyclistes (VTT). Elle ajoute que les cyclistes arrivent toujours tôt à l’étape. Plus tôt que les marcheurs ou les cavaliers, car ils ont toujours des réparations à faire sur leur vélo, ils arrivent généralement vers 16h.
Nous tenons notre promesse, nous rangeons toutes nos affaires le matin et à 17h les chevaux sont au près, nos douches sont prises, nous sommes prêtes (hé oui prêtEs, car les hommes se font rares en rando à cheval). La propriétaire du gite, que nous appellerons Mme X, commence à tourner en rond. A 17h30 elle nous dit qu’elle est inquiète. Je lui réponds qu’il n’y a pas de raison, quand je suis en randonnée itinérante je n’appelle le gite pour prévenir que j’aurai du retard que si je pense arriver après 18h30. Elle me répond « Oui mais les cyclistes ce n’est pas pareil, ils arrivent toujours très tôt ».
Bon, il n’y a pas grand-chose à faire… On discute et on attend. Vers 18h30 Mme X est vraiment très inquiète et j’avoue qu’on commence à se poser des questions également. Elle essaie de les joindre mais leur téléphone portable est éteint, elle laisse un message.
A 19h on commence l’apéro « pour les faire venir » et surtout pour avoir quelque chose à faire et ne pas s’imaginer qu’ils ont eu un accident. 19h30 puis 20h, toujours pas de nouvelle, leur téléphone portable est toujours éteint. Là c’est sûr, ils ont eu une tuile. Peut être qu’ils sont au bar en train de boire un coup pour s’en remettre ou qu’ils sont rentrés chez eux. Mais dans ce cas il faut avoir la capacité intellectuelle et émotionnelle d’une huitre pour ne pas prévenir le gite…
Lors de leur réservation ils ont laissé un numéro de téléphone fixe. Mme X appelle, elle laisse un message, hélas il s’agit un téléphone professionnel du genre « bonjour vous êtes bien au cabinet machin truc ». Nous sommes vendredi soir, même si leurs collaborateurs ne sont pas en vacances personne ne verra ce massage avant lundi.
L’angoisse monte d’un cran. À 20h30 on remet les plats à chauffer et à 21h on commence à manger. Au moindre bruit on se précipite dehors pour voir si ce sont eux qui arrivent. Mme X a appelé une dizaine de fois sur leur portable. La conversation est glauque à table, on parle d’accident, de pompier, des dangers de la randonnée. On est dans une région qui n’est pas en montagne ni perdue au milieu de nulle part, je dis que même si l’un d’eux à eu un accident grave, il suffit que l’autre roule dans n’importe quelle direction jusqu’à trouver une route, de là il roule jusqu’à la première maison et trouve du secours. Une amie me répond que si par exemple elle faisait une chute et se cassait une jambe, jamais elle ne laisserait partir son mari chercher de l’aide, elle ne voudrait pas rester seule… Drôle de choix, mais cette phrase plombe encore plus l’ambiance.
Ca fait un moment qu’on se demande si on doit appeler les secours, mais on pense qu’ils ne vont pas envoyer une équipe de recherche alors qu’on n’est même pas sur que ce couple de randonneurs soient perdus. On ne sait pas si on doit les plaindre ou les maudire… Il est 22h30, quand l’une des filles dit « on va peut-être passer pour des emmerdeuses et se faire engueuler, mais moi si j’étais perdues dans les bois je voudrais qu’on appelle les secours ».
Mme X appelle alors la police, elle tombe sur une jeune fille, bien embêtée par notre appel, elle ne sait pas quoi faire. Elle lui conseille d’essayer à nouveau de les joindre puis de rappeler d’ici 30 min si on n’a toujours pas d’information. Le fait qu’elle n’en sache pas plus que nous mine encore plus le moral. Pourtant on n’espérait pas un miracle on se doutait bien qu’elle n’allait pas nous dire « OK pas de problème je réveille 50 gars et on va explorer les chemins de la grande traversée de nuit ». Néanmoins l’ambiance est de plus en plus angoissante. Vers 23h Mme X rappelle la police. La jeune fille lui passe un homme plus âgé et bien remonté.  Il est en colère et parle si fort que même nous pouvons entendre ce qu’il dit. Il n’est pas en colère contre nous, mais contre les randonneurs qui sont surement au chaud quelque part mais qui n’ont même pas assez de respect pour prévenir.
Il nous dit qu’il peut localiser leur téléphone portable, du moins le dernier endroit où il était avant d’être éteint. Ces gens sont originaires d’une autre région on croise les doigts très fort pour que le dernier endroit soit dans la soirée sur une autoroute leur permettant de rentrer chez eux. Car si c’est dans l’après midi dans les bois ça nous fait une belle jambe…
15 min plus tard le policier nous rappelle le dernier contact du téléphone avec une antenne a eu lieu en début de soirée  à 400 km d’ici là où habitent les randonneurs. Ouf quel soulagement…
Il ajoute qu’il leur a laissé un message vocal très musclé car ce qu’ils ont fait est tout à fait inadmissible ! Et qu’il leur a fortement conseillé d’appeler pour présenter leurs excuses. Il nous remercie et nous souhaite une bonne soirée. Quel soulagement, malgré ça je passe une assez mauvaise nuit.
Le lendemain les randonneurs appellent Mme X pour s’excuser, ils disent qu’ils ont eu un empêchement que pour des raisons personnelles ils ont du annuler leur voyage (on s’en fout nous, ça arrive à tout le monde, tu aurais pu appeler pour dire que tu ne venais pas connard !), qu’ils ont eu le message du lieutenant Truc qui disaient que nous étions très inquiètes, et qu’ils sont désolés de ne pas avoir prévenu. Genre si la police ne les avait pas enguirlandés, le lendemain matin en voyant nos messages inquiets ils ne nous auraient même pas appelées.
La morale c’est que grâce au téléphone on peut retrouver les gens, donc si ça se reproduit j’appellerai la police pour voir ce qu’ils peuvent faire.


mercredi 29 avril 2015

Les appels de phare.

Je suis dans ma voiture, je quitte les écuries pour rentrer chez moi. J’arrive sur la nationale, le feu est rouge je m’arrête donc. Lorsqu’il passe au vert je démarre et tourne à droite pour prendre la nationale, je tombe immédiatement un feu rouge, je m’arrête donc à nouveau. Avant qu’il ne soit repassé au vert une voiture arrive derrière moi, fait des appels de phare et vient s’arrêter derrière moi. Tiens bizarre, pourtant le feu est rouge… Je me dis que c’est un excité toujours pressé, qui pensait peut être que j’aurai du griller le feu…
Le feu passe au vert je démarre. C’est bizarre le conducteur derrière moi ne semble pas du tout être un excité, il conduit cool et ne me colle pas. Serait-ce quelqu’un que je connais ? Il est facile de reconnaitre le petit autocollant que j’ai à l’arrière de ma voiture.  Il fait noir et je ne peux pas voir le conducteur. La voiture est une Audi ça limite pas mal. J’ai bien une amie qui a une Audi et qui habite dans le coin, mais je suis certaine que la sienne est noire ou très foncée, enfin je suis presque certaine… Or celle-ci est beige. Bon réfléchissons de quelle couleur est la voiture de mon amie ?  Monsieur Jimie le saurait lui. Il ne se rappelle pas le nom des copines de l’écurie, encore moins le nom de leur cheval, mais il avait repéré l’Audi dès le premier jour. Je me creuse les méninges, puis je me souviens d’une conversation avec mon amie où je me plaignais que ma voiture claire était trop salissante, elle me disait que le noir c’était pire. Donc sa voiture est bien noire…  enfin je crois…. Bon en tout cas je ne sais pas pourquoi ce conducteur m’a fait des appels de phare.
De nouveau un feu rouge, cette fois on est en ville et c’est éclairé, je regarde bien dans le retro qui est le conducteur mystère. Il se trouve que c’est bien l’amie à laquelle je pensais. Je lui fais coucou. A sa façon d’agiter la figure et les mains je comprends qu’elle me dit « enfin ! Tu me reconnais ». Je lui sourie, difficile de faire comprendre par signe : d’abord il fait sombre, ensuite je croyais que ta voiture était noire…
Un peu plus loin, un autre feu, je tourne à droite, et elle à gauche. Comme il y a deux voies et elle se retrouve à coté de moi. On ouvre les vitres et elle me dit en souriant « alors j’ai cru que tu n’allais pas me reconnaitre ! », je lui réponds « ben tu sais dans le noir on n’y voit rien. Et puis j’ai un peu honte de l’avouer, mais je croyais que ta voiture était noire… ». Elle me jette un regard vide puis me dit « ben oui elle est noire. »
Ha ? Je lui réponds alors « Alors il y a un problème car la voiture que tu conduis est beige », elle regarde son volant et son tableau de bord, puis répond « ha oui c’est vrai, ce soir j’ai pris la voiture de mon père, oups ! ».
Alors moi je dis « bravo », c’est quoi ces gens en Audi qui font des appels de phare et qui osent te reprocher de ne pas les reconnaitre dans le noir quand en plus ils ne sont pas dans leur propre voiture, non mais sans blague !

dimanche 26 avril 2015

La fiancée du cheval noir

Il s’appelle Monsieur X… ha non, Monsieur X c’est un pseudo que j’utilise pour les gens…
Je recommence : il s’appelle « Tornado », c’est un gentil cheval male qui a été castré comme tous ses potes de prés. Dans ce près justement il y une dizaine de chevaux, des males, tous castrés et des juments qui ne le sont pas.
Bien qu’il ait été castré il y a quelques années maintenant, il aime bien compter fleurette aux juments et les saillir de temps en temps, quand l’occasion se présente. Mais cette année au printemps toutes les juments étaient collées au très viril « JohnWayne ». Et JohnWayne avait l’œil, dès que Tornado faisait mine de s’approcher d’une jument, JohnWayne sortait l’artillerie lourde et venait lui mettre une raclée.
Tornado est donc resté sur sa faim cette année. Il n’a même pas pu aller bisouiller une jument. Maintenant c’est l’automne, il a le droit de s’approcher des juments et de copiner avec elle.
Aujourd'hui une nouvelle jument arrive. Comme c’est la tradition dans le monde des chevaux ils viennent tous la voir pour la rejeter, pour lui faire savoir qu’elle n’est pas des leurs pour l’instant. Au lieu de simplement accepter et faire preuve d’humilité en attendant d’avoir sa place, elle prend peur. Elle s’enfuit et se blottit dans un coin. A chaque fois qu’elle tente d’approcher le troupeau la même scène se reproduit.
Au bout de trois jours Tornado trouve que ça suffit, il va alors se mettre entre la nouvelle et un cheval qui l’embête. La nouvelle est ravie et reste collé à lui. Patiemment, jour après jour, Tornado va s’interposer entre la nouvelle et les petits cons du troupeaux qui aiment bien jouer aux caïds.
Petit à petit la nouvelle se fait une place dans le troupeau. Tornado et elle reste assez proches. L’hiver se passe ainsi. Puis arrive le début du printemps, Tornado commence à avoir des idées en tête. Il passe plus de temps avec la nouvelle, il essaie de la séparer un peu des autres pour la garder pour lui. Au début tout se passe bien car JohnWayne est concentré sur les juments qui ont leurs chaleurs. Il ignore Tornado et la nouvelle pour l’instant. Puis un jour la nouvelle a ses chaleurs, alors JohnWayne  vient, il chasse Tornado et emmène la nouvelle dans son harem.
Tornado est tout dépité. Un jour il profite de ce que JohnWayne  ait le dos tourné pour retourner voir sa douce, mais celle ci le snobe et se cache au milieu des autres juments quand il arrive.
Dur réalité pour Tornado, le monde des chevaux est aussi dur que celui des humains… .

jeudi 2 avril 2015

La peluche au fromage

Je suis dans une fête foraine, devant les machines à pinces. Je regarde les peluches qu’ils proposent. Soudain j’en vois une bizarre : un parallélépipède jaune avec des trous, qui a des yeux, des bras et des jambes et à qui on a mis une chemise et un short. Je dis à Monsieur Jimie :
« Ben mince alors ils ont fait une peluche gruyère, quelle drôle d’idée… » (Bon d’accord il n’y a pas de trou dans le gruyère, disons une peluche emmental).
Monsieur Jimie est surpris lui aussi. A quelques pas de nous se tiennent un homme et une petite fille, l’homme me fixe... Euh... pourquoi il nous regarde comme ça lui…
Finalement il se décide à prendre la parole, et d’un air tout à fait navré il me dit :
« Mademoiselle, c’est Bob l’éponge ! », il me dit ça comme si je n’avais pas reconnu la Joconde !
Bon c’est vrai que ça ressemblait plus à une éponge qu’à un formage, mais finalement, Bob l’emmental qui parle ce n’est pas plus bête que bob l’éponge, non mais !

vendredi 27 mars 2015

Trésor et Porcasse

Trésor et Porcasse sont des chiens. En balade s’il y a une grosse flaque, les autres chiens et leurs maitres vont faire le tour, mais pas Porcasse. Porcasse, lui, fonce dans les flaques et patauge dans la boue. Quand il fait chaud, il va même se coucher dedans pour être au frais. Plus c’est boueux, humide et sale, mieux c’est. Quand on va au bord de la rivière l’été, tous les chiens se jettent à l’eau. Mais Porcasse est le seul à aller ensuite patauger dans la seule zone boueuse de la berge. Porcasse a une fourrure épaisse, en balade il ne réalise pas qu’il fait froid, alors il va bêtement se jeter à l’eau en hiver, on doit alors passer du temps à  le sécher.
Trésor aime son confort. A la maison quand on le descend dans le jardin pour faire ses besoins, en été il n’y a pas de problème, il va dans l’herbe et fait ses affaires. Mais si c’est mouillé, c’est le drame ! Pas question de mettre une patte sur l’herbe mouillée, même si c’est juste un peu de rosée ! Il va donc faire son pipi contre le mur de la maison et poser sa crotte sur la partie bétonnée... Et si par malheur il tombe trois gouttes de pluies, il va faire ses affaires en bas des escaliers et remonter vite fait !
Vous savez ce qui m’agace ? Ce n’est pas que Porcasse soit un crado en balade, ni que Trésor soit une chochotte à la maison. Ce qui m’agace… c’est que Trésor et Porcasse ne sont qu’un seul et même chien ! Le même chien qui refuse de mettre un coussinet sur l’herbe humidifiée de rosée va aller se jeter allégrement dans la boue en balade et revenir tout crade à la maison ! C’est ça qui m’agace !

vendredi 30 janvier 2015

Le jour où un cheval m’a menée par le bout du nez

A l’époque je montais en club. En arrivant dans la carrière je vois que la monitrice a posé quelques barres par terre, ça me semble étrange car elles ne sont alignées, pas centrées, dans l’axe de rien du tout. Je ne comprends pas quel exercice elle veut nous faire faire. A la fin de l’échauffement elle nous appelle et nous explique l’exercice : on va prendre la diagonale et changer de pied au galop. On doit profiter du fait que le cheval, pour passer la barre va faire un mini saut, cela nous laisse un peu de temps pour changer nos aides de la droite vers la gauche. Je sais que ça va être très difficile pour moi car on a très peu de temps pour changer de position ses jambes, son bassin, son poids du corps, ses mains et son regard.
Mon tour arrive je reste sereine, je sais que je n’y arriverai pas du premier coup, voire même pas du tout, ce n’est pas grave je suis là pour apprendre. Mon cheval y va franco, il coupe même un peu le fromage, fonce sur la barre, et change de pied !! Euh… je crois bien que je n’ai rien fait et qu’il l’a fait tout seul. Là j’ai une révélation : il a de l’expérience ce cheval dès qu’il a vu la position des barres par terre il a su ce qu’il fallait faire. C’est un cheval très bien dressé qui a déjà permis à des cavaliers de passer des diplôme très élevés, il a un sacré niveau. Il est aussi doux comme un agneau et fort comme une locomotive. On recommence quelques fois, à chaque fois il fait ça nickel, la monitrice me félicite, mais je sens bien que ma participation est minime, voire inexistante…
Lorsque la plupart des couples cavaliers-cheval y arrivent, elle nous demande de faire un cercle au galop avant d’aller sur la barre faire le changement de pied (le but est d’avoir un beau galop de qualité avant d’y aller). Quand mon tour arrive, je mets mon cheval au galop, j’entame mon cercle, j’ouvre bien ma main gauche, je regarde où je vais mais… voilà que ce fichu bourrin part à droite va sur la barre, change de pied, fait trois foulée de galop, puis passe au pas et va rejoindre ses copains… La monitrice me dit «  tu n’as pas bien écouté, tu devais faire un cercle avant d’y aller ». Euh… j’y crois pas le cheval a saboté l’exercice !! Quand tous les autres sont passés, c’est de nouveau notre tour, je raccourcie mes rênes, m’accroche bien pour le forcer à faire le cercle, mais avec toute la force et le calme d’un animal composé de 600 kg de muscles monté par une sauterelle ridicule il fonce sur la barre, fait son changement de pied et me ramène près des autres ! La monitrice me dit « tu as encore oublié le cercle ». On recommence encore deux fois de chaque coté, impossible de diriger cette force de la nature…
Maintenant on doit faire un cercle avant et un autre après. Bien sur, je suis bien incapable de forcer ce mastodonte à faire quoi que ce soit. La monitrice continue les remarques du genre « mais enfin fais l’exercice en entier », « tu n’es pas dispensée de faire les cercles , « écoute ce que je dis ».
Je ne lui ai jamais dit ce n’est pas moi, c’est lui qui me trimballe ca je suis sensée être maitre de mon cheval, elle m’aurait répondu « fais toi obéir ». Mais enfin même avec 6 élèves dans son cours, elle a forcément vu que j’essayais laborieusement de faire tourner ce cheval avec ma main hyper écartée, tirant de toutes mes maigres forces avec ma maigre technique…
Quelque chose a du m’échapper, peut être y a-t-il eu des clins d’œil entre le cheval et elle, tous les deux ravis de me voir abasourdie ?
Le cours aurait été plus intéressant pour moi si elle m’avait dit « quand un cheval puissant ne veut pas tourner voilà ce qu’il faut faire ». Je soupçonne avec le recul qu’elle savait parfaitement ce qu’il se passait mais qu’elle avait la flemme d’expliquer autre chose que ce qu’elle avait prévu.
Par la suite plusieurs animaux ont essayé de me mener par le bout du nez, mais aucun jamais n’a réussi avec la classe et l’efficacité de celui là, il faut reconnaitre que vu ses objectifs à lui il a été parfait !

Le cheval suspendu

Ce jour-là je suis en rando avec ma jument et des deux amis cavaliers. Ils ont deux juments de randonnée très expérimentées et très calmes. L’une d’elle est attachée à une branche horizontale plus haute qu’elle. Sa longe est juste assez longue pour qu’elle puisse mettre le nez par terre pour brouter : l’attache parfaite les risques de prises de longe sont très faibles. On mange et tout va bien.
Soudain la jument décide de se rouler, du coup dans cette position il y a risque de prise de longe, son cavalier se lève donc au cas où… et en effet en se roulant la jument passe un antérieur autour de la longe et se retrouve coincée. On se lève tous et on approche doucement. Ça peut être dangereux si la jument se débat quand on est à coté, elle peut nous blesser. Mais coup de chance elle arrête de se débattre dès qu’elle nous voit approcher. Elle se détend, arrête de bouger les jambes et laisse sa tête partir vers le sol. Comme la longe est toujours attachée et qu’elle fait le tour d’une de ses jambes, la tête de la jument reste suspendue au-dessus du sol par la longe.
On essaie d’aller détacher la longe mais comme le corps de la jument est sous le nœud, en se tenant un peu sur le côté aucun de nous n’est assez grand pour aller défaire le nœud. On décide donc de détacher la longe du couté de la tête de la jument puisque celle-ci ne bouge pas. Sauf qu’une fois le mousqueton ouvert, à cause de sa forme de crochet, il faut pouvoir faire remonter un peu l’anneau du licol pour le sortir, et même s’il n’y a que 5 mm à parcourir avec la jument qui pèse de tout son poids ce n’est pas facile. Au final on doit se mettre à deux pour porter la tête (c’est vachement lourd) en douceur, pendant que l’autre fait sortir l’anneau du mousqueton. Lorsque c’est finit on pause délicatement la tête de la jument au sol et on s’écarte, elle se relève tranquillement et va brouter.
Tout ça pour dire que même dans de très bonnes conditions il peut y avoir des problèmes, on a eu vraiment beaucoup de chance que cette jument se comporte aussi bien. Un grand bravo à son cavalier car la façon dont un cheval régit en situation de crise dépend en grande partie de ce que son propriétaire lui a appris.

samedi 17 janvier 2015

Le cheval de la nature

C’était à l’époque où je montais en club. Je prépare mon cheval, quand un « troupeau » de petites filles (à vue de nez de 6 ou 8 ans) arrivent. Elles sont assez excitées et me racontent le cours d’obstacles qu’elles ont eu deux heures plus tôt. L’une d’elle me dit alors que son cheval a « escaladé » l’obstacle au lieu de le sauter. Je suis surprise et je lui fais répéter, elle me dit à nouveau « escalader ».
Elle voit que je ne comprends pas et commence un mime : « au lieu de sauter », elle me montre en mettant ses deux bras devant elle et fait un petit bond pieds joints, « il a escaladé » elle monte son bras droit et son genou gauche, puis monte son bras gauche et son genou droit. Là je comprends très bien son geste, le cheval qui devait arriver au trot a enjambé la barre. Mais c’est vrai qu’à travers son mime avec les bras on peut presque comprendre qu’elle ait pu penser à de l’escalade.
Bref, j’ai compris ce qu’elle me disait, mais elle semble assez perplexe que son cheval ait fait ça. Du coup je lui explique : « Tu sais dans la nature les chevaux sautent très peu, s’ils doivent franchir un obstacle ils font au plus simple. S’il suffit de l’enjamber ils ne vont pas faire un énorme saut », elle me regarde droit dans les yeux et me dit « Ha bon, celui-là c’est un cheval qui vient de la nature ? »… Oh purée dans quoi je me suis fourrée moi… je regarde autour de moi, mais bizarrement les monitrices et les mamans ont toutes des trucs très importants à faire et je me retrouve seule face à cinq paires de grands yeux innocents qui me fixent. Flippant !
Ma réponse a été un truc du genre « Oui… alors…hum… Pour toi ils viennent d’où les chevaux ? Les abeilles les fleurs ça te parle ? Non parce qu’après tout c’est quoi qu’on appelle la nature… enfin je veux dire… Tu vois ? Non tu vois pas… La nature, en fait je parlais de son instinct, son hérédité, non laisse tomber c’est trop compliqué…euh …euh… OUI il vient de la nature ce cheval. Excuse moi je suis en retard j’y vais »
Ben oui ça m’a fait flipper ces 10 grands yeux fixés sur moi au milieu des boucles blondes et des barrettes roses.

Ça m’a rappelé la fois où bien plus jeune je lisais un BD, style Tintin, tranquille dans mon coin. Mes tous jeunes cousins étaient venus s’assoir avec moi et m’avaient demandé de leur lire. Je leur avais proposé d’aller leur chercher un de leurs livres, plus adaptés à leur âge, mais non ils voulaient celui-là. Je posais donc le doigt sur l’image où j’étais et je lisais les bulles à voix haute.
A un moment l’un d’eux m’interrompt et me dit « c’est quoi ça ? » en me montrant une petite statuette en bois. Et moi comme une grande naïve inexpérimentée que je suis-je lui réponds « C’est leur Dieu », et là il me demande « c’est quoi un Dieu ? ». Et là grosse panique !! Je leur dis « tu ne veux pas qu’on demande à ta maman ? », il me répond « ben non pourquoi ? Tu sais pas ? ». Je bafouille une réponse en espérant ne pas choquer la culture de leurs parents que j’imagine athées ou déistes. Je vois dans leurs yeux qu’ils n’ont rien compris à ce que j’ai dit… Mais heureusement ils sont à un âge où il y a plein de choses qu’ils ne comprennent pas, alors ils haussent les épaules, me montrent l’image suivante et me disent « lis la suite ». Ouf sauvée…