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Un petit mot pour dire que toutes les histoires écrites ici sont des histoires vraies, rien n'est inventé.

dimanche 15 juin 2014

Achat de mon cheval : 1° partie

 Introduction
Quand j’ai cherché mon cheval j’avais deux critères importants :
La taille : pas trop grand pour que je puisse monter dessus sans trop tirer sur mes bras pour ne pas lui démonter le dos, pas trop petit pour que monsieur Jimie puisse monter dessus. Pour que le cheval puisse aussi porter des charges un peu lourdes toute une journée en rando et enfin pour que je puisse trouver ma place en dressage sans trop déborder de partout.
Un cheval « loisir », c'est à dire assez cool et sympa, plutôt rustique, bien dans ses pompes, pas trop tordu et avec un peu d’expérience.
Sur ces deux critères vous allez voir que je n’ai rien lâché. J’avais aussi des préférences : plutôt un hongre car les juments sont plus chères et ont parfois des problèmes de santé ou de comportement liés à leurs cycles hormonaux. N’importe quelle robe sauf gris, j’ai toujours trouvé ça moche et en plus c’est salissant. De préférence un dos court, ça fait moins d’ennuis, mais surtout pas de dos long….Vous connaissez Only ? :-) vous savez donc ce que j’ai….


Le Hongre et la jument qui n’était pas chez un marchand
Il y a avait deux annonces dans la drome, pour un même numéro de téléphone :
- Un hongre Palomino de 6 ans d’environ 1m50, parfait pour le western
- Une jument baie de 8 ans, d’environ 1m60, hispano arabe
Les deux chevaux sont sans papier et vendus 3 000 € chacun ce qui était largement au dessus du prix du marché. Donc lorsque j’appelle pour savoir si les deux chevaux sont toujours à vendre, je fais remarquer qu’à ce prix là ils doivent être bien dressés.  Je demande s’ils partent seuls en balade, s’ils sont sur la main en carrière avec de belles transitions en équilibre, s’ils font des épaules en dedans, on me répond que oui. Je demande alors un RDV pour venir les voir, et là le mec me dit « vous savez, c’est une écurie de proprio, on n’est pas marchand de chevaux »… là je suis perplexe je n’ai rien demandé, et dans l’absolu ça ne me gène pas que ce soit un marchand s’il est correct. Bref je suis comme deux ronds de flans, et je demande juste quand je peux venir voir les chevaux.
Maintenant avec le recul, je peux vous le dire j’aurai du me méfier de cette remarque…. Bref, toute naïve que j’étais à l’époque j’y vais.
Lorsque j’arrive un monsieur m’accueille et me dit, « la jument est en cours avec la monitrice, on va voir si vous pouvez la monter ». On descend dans une petite carrière couverte d’obstacle où deux cavalières sont à cheval avec une monitrice. Le monsieur explique que je suis là pour essayer la jument et la monitrice décide d’interrompre le cours et me permet de l’essayer tout de suite. Je remercie sa cavalière et je demande à la monitrice de la monter, car en effet lors de l’achat d’un cheval il faut toujours voir le vendeur monter le cheval avant de mettre ses fesses dessus. Ainsi, si on juge le cheval dangereux on ne monte pas dessus. Mais le vendeur et la monitrice insiste pour que je la monte moi même, en me disant que je suis en parfaite sécurité avec une bonne jument une bonne monitrice.
Bon, je monte dessus : première constatation « yes ! 1m60 j’arrive quand même à monter dessus », bon en réalité elle devait faire moins que ça. Deuxième constatation, ils lui ont attaché un truc bizarre à la muserolle pour faire une martingale fixe. Aïe, donc ça veut dire qu’elle lève la tête assez pour que ça les saoule, et qu’en plus ils lui ont mis un truc qui non seulement n’a jamais ré-éduqué un cheval mais en plus à tendance à les inciter à tirer encore plus en leur offrant un point fixe. Je la mets au pas, rênes longues, elle se met au trot. Je lui demande de repasser au pas, elle s’exécute, je rends les rênes, elle repasse au trot. On recommence comme ça 4 ou 5 fois puis je renonce. Je la mets au trot, puis je me détends, je rends légèrement les rênes, elle passe au galop. Je la repasse au trot et dès que je relâche elle repend le galop, encore une fois, toujours la même chose. Là ça commence à me taper sur les nerfs. Je vois tous les obstacles autour de moi et je me dis que si ça fait une heure qu’elle galope pour aller sauter, elle est peut être en mode galop. Je demande quels exercices étaient en cours et comment ça se passait. La monitrice me dit alors qu’ils n’avaient pas commencé, qu’ils n’en étaient qu’à la détente. Je descends : 3 000 € pour un cheval qui n’est même pas capable de rester dans l’allure demandée ! Il ne faut pas pousser mémé dans les orties, pour moi elle vaut deux fois moins.
La monitrice continue son cours et le monsieur m’emmène voir le hongre. Un joli petit bout de truc. Il est à coté de deux jument France Montagne de 10 et 12 ans, soit disant plein papier. Elles ont à 2 500 € chacune je trouve que ce n’est pas cher pour du plein papier, et qu’elles ressemblent plus à des mérens que des France Montagne, mais il soutient mordicus qu’elles sont France Montagne plein papier. Elles sont de toutes manières plus lourdes et plus âgées que ce que je cherche.
Je passe un long moment avec le hongre car je dois attendre que la monitrice ait finit son cours pour aller monter sous sa responsabilité. Du coup je l’emmène faire un petit tour en main sur le parking, je le trouve plutôt sur l’œil pour un cheval qui part seul en balade. Ceci dit tout le temps que je passe à le brosser et à le câliner est très agréable, de plus il est esthétiquement très beau avec sa robe dorée et sa longue crinière, je me dis que si ça ne colle pas ça va me crever le cœur. J’essaie de garder la tête froide. Je finis par aller enfin dans la carrière et là c’est exactement le même scénario qu’avec la jument : du pas il prend le trot sans interruption et du trot il prend le galop ! Je descends en disant qu’au téléphone on m’avait parlé de chevaux en place aux trois allures, qui faisaient des épaules en dedans, super éduqués ! (j’aurai du demander s’ils passagaient et piaffaient aussi, le mec m’aurait surement répondu oui et j’aurai cerné le personnage, ça m’aurait évité un déplacement). La monitrice a l’air gênée, je lui dis qu’il y a de longs mois de travail avant qu’un de ces chevaux ne vaillent 3 000 €, elle le reconnait.
Avant que je parte le monsieur me montre d’autres chevaux : un géant gris tout en os, au dos aussi creux qu’une assiette à soupe, euh non merci… Puis un très bel entier bai brun, euh… oui mais il est entier là… Il me dit qu’ils viennent tous les deux d’Espagne comme les deux chevaux que j’ai essayé et là je me souviens : on n’est pas un marchand, juste une écurie de propriétaires… et la marmotte elle met le chocolat…. Il faut savoir que les marchand français font passer aux marchands espagnols des trotteurs non éduqués, et que les marchands espagnoles les vendent comme « selle français sans papier vraiment pas cher ». Et les espagnols refourguent au français toutes les carnes qu’ils ne veulent pas. Si elles ont un peu de crinière ça devient des Pur Race Espagnol sans papier pas cher… Ils ne sont pas fous, les bons chevaux ils les gardent. Bien sur il y a quelques marchands français qui vont trouver de bons chevaux espagnols, mais dans ce cas là ces chevaux sont vendus au prix du marché, et en plus ils ont vécu un très long voyage en camion dans des conditions qu’on ne pourra jamais vérifier. J’essaie de partir de là, mais il insiste pour que j’essaie une des deux Franche Montagne, il finit par arriver à m’en faire essayer une.
J’arrive dans la carrière, je me mets au pas rênes longues, elle reste au pas ! Purée c’est pas trop tôt ! La monitrice me dit que ce n’est prudent de lâcher les rênes sur des chevaux que je ne connais pas. Ca me met un peu plus en colère car je suis venu voir des chevaux normalement parfaitement éduqués, mais elle a raison et je note dans un coin de ma tête d’être plus prudente à l’avenir. Je suis piste à main gauche, au bord de la carrière, à ma droite, il y a un près avec un cheval. La jument qui est stressée d’être seule fait demi-tour par la droite pour se rapprocher du cheval. Je fais une rêne d’ouverture à gauche pour la ramener, de toutes mes forces, rien à faire, elle en répond ni aux jambes ni à l’action du mors. Je descends de cheval, la monitrice me dit « vous n’essayez vraiment pas longtemps, comment pouvez vous vous faire une opinion si vite », je lui réponds « 2 500 € ! Sincèrement vous trouvez qu’il faut des heures pour se rendre compte qu’elle ne les vaut pas. Si vous la travaillez et qu’elle répond bien aux ordres elle les vaudra peut être, mais là il ne faut pas exagérer ». La monitrice reconnait quand même que j’ai raison….
Je rentre chez moi après avoir bien perdu mon temps.

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